Guilhem Carayon a déjà un nom chez Les Républicains (LR). Prochaine étape : installer son prénom dans le Tarn. Le jeune porte-parole de Valérie Pécresse vient d’être investi sur l’ancienne circonscription de son père, Bernard Carayon.
Son élection surprise, en avril 2021, a déjoué les pronostics. Depuis, Guilhem Carrayon, le nouveau patron des jeunes LR parcourt les fédérations à travers la France, une soixantaine en 6 mois. Son entourage met déjà en avant un bilan et une méthode : le sourire et un contact facile auraient permis de faire passer le mouvement de 1500 adhérents à plus de 10 000. Chiffre comme toujours difficile à vérifier quand il s’agit de la vie d’un parti.
Un retour sur ses terres natales
Pour le nouveau patron des jeunes LR, le Tarn aurait pu rester un berceau familial. Le fils du maire de Lavaur, habite désormais Paris où il suit des études de droit à la Sorbonne. La récente nomination de Guilhem Carayon comme porte-parole de Valérie Pécresse pouvait conduire à un retour aux sources, le temps d’un week-end ou d’un déplacement « présidentiel » de la candidate de droite. Guilhem Carayon a décidé de faire du Tarn sa terre d'élection, ou plutôt de première candidature.
Le Tarn : un choix "naturel"
A l’UNI (le syndicat étudiant) ou au sein de LR, le jeune Tarnais a déjà connu la distribution de tracts et parfois de coups pour la conquête d’un fauteuil. Mais, pour ce tennisman confirmé, le vrai match aura lieu en juin prochain, au moment des législatives. Et le terrain retenu n’est pas n’importe lequel : l’ancienne circonscription de son père. De 2002 à 2012, un Carayon a occupé le siège de la « 3eme ». Guilhem Carayon compte bien renouer avec la tradition familiale. Et il peut compter sur le soutien du patron des Républicains tarnais qui n'est autre que son père. C’est d’ailleurs lui qui annoncé l’investiture de son fils, lors d’une conférence de presse. Pour le président de LR81, le choix de Guilhem Carayon s’est fait « de manière naturelle » .
Les Républicains lui proposaient des circonscriptions commodes, en région parisienne. La discussion a duré moins d’une minute. Guilhem n’était intéressé que par le Tarn
Bernard Carayon, président du groupe LR du Tarn et maire de Lavaur
A peine investi et déjà en campagne
A peine son investiture rendue publique, le jeune candidat est parti en campagne. Avec des amis, il a réalisé un clip mis en ligne sur les réseaux sociaux, les sympathisants déposent des affiches réceptionnées, en main propre, par Guilhem Carayon. Bref, la logistique se met en place.
Je veux être le porte-parole du Tarn à l’Assemblée et les députés tarnais n’ont pas su mettre les dossiers sur le dessus de la pile.
Guilhem Carayon (LR)
Mais le candidat LR n’oublie pas qu’il va devoir « déboulonner » le sortant, étiqueté La République En Marche, Jean Terlier. Guilhem Carayon justifie sa candidature par l’insuffisance de son adversaire et des autres représentants « macronistes » du département. « Je veux être le porte-parole du Tarn à l’Assemblée et les députés tarnais n’ont pas su mettre les dossiers sur le dessus de la pile ».
Du coté de la majorité présidentielle, les piques sont également sorties. Jean Terlier a été surpris par la candidature du fils de Bernard Carayon car il était persuadé que le père voudrait reprendre son ancienne candidature. Mais, surtout, il estime que "ce n'est pas très bien de considérer la 3ème circonscription comme une dynastie que l'on se transmet". Le député sortant estime que "les gens ne veulent plus de ce genre de pratique".
Un candidat de droite
Guilhem Carayon s’était juré de ne pas faire de la politique. Il a changé d’avis à l’âge de 18 ans en se lançant dans le syndicalisme étudiant pour « lutter contre l’extrême gauche ». Pour sa première vraie bataille électorale, c’est le « macronisme » qui est en ligne de mire. Il a choisi une circonscription où il pourra concilier les deux. La 3ème a élu, en 2017, un député En Marche. Mais c’est aussi une circonscription (Lavaur-Castres-Mazamet) où une droite qui se veut « patriote » et « de droite » a des réserves de voix. La preuve par les faits ou plutôt par l’histoire. En 2003, les électeurs de la « 3 » ont envoyé un certain Bernard Carayon à l’Assemblée.