Massuma et Zahra sont les piliers de la très réduite équipe féminine cycliste d’Afghanistan ! Dans les rues de Kaboul, elles sont admirées ou menacées car, en pédalant, ces deux sœurs luttent pour l'émancipation des femmes. Elles sont plébiscitées pour obtenir le Prix Nobel de la Paix.
Inutile de rappeler combien la société afghane a régressé sous la pression religieuse des Talibans. Pour les extrémistes, réfractaires à l’égalité des sexes, une femme sur un vélo est une provocation. Selon leurs dogmes, les femmes doivent être « invisibles » en public, dissimulées sous une burqa pour sortir dans la rue. Ces courageuses jeunes femmes de 17 et 19 ans sont donc régulièrement menacées de mort ou ciblées par des jets de pierres.
En Afghanistan, le cyclisme est un sport très populaire. « Le Tour de France » est même l’une des rares compétitions sportives internationales très suivies par la population. Ancien champion cycliste, le coach de Massuma et Zahra est d’ailleurs très connu dans le pays. Pour des raisons de sécurité, il les entraîne le plus souvent avec l’équipe nationale masculine d’Afghanistan. Les garçons dissimulant les deux filles au milieu du peloton et les protégeant des éventuelles agressions. Garçons et filles n’ont qu’un rêve : représenter un jour leur pays aux jeux olympiques. Alors ils roulent serrés pour affronter le « Badisad », le vent de sable, dans les étendues arides du Logar ou du Parwan, proches de Kaboul.
Du "Badisad" au "Vent d'Autan"
Mais dimanche, c’est poussées par « l’Autan » que Massuma et Zahra vont découvrir leur première compétition internationale : « L’Albigeoise », manche Française qualificative pour les championnats du monde de Gran Fondo qui se dérouleront à Perth en Australie en Septembre 2016. Du 22 au 29 mai, protégées à chaque sortie par les forces de gendarmerie, elles ont découvert les routes du Tarn. Emmenés par Roland Gilles, président d’Albi Vélo Sport et initiateur de la venue de Massuma et Zahra en France, les amateurs du club étaient là bien sûr pour les guider et les accompagner, trop fiers d’afficher leur solidarité aux yeux du monde.
Voir ici le reportage de Christophe Chassaigne, de France 3 Tarn :
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