Priscille Déborah vit depuis deux ans avec une prothèse bionique au bout de son bras droit. Elle a retrouvé les gestes de la vie quotidienne, 15 après une tentative de suicide suite à laquelle elle est amputée de ses deux jambes et d'un bras. Elle raconte sa renaissance dans un livre:
On dit d'elle, qu'elle est la première femme bionique de France. Mais ce que l'on retient en la rencontrant c'est surtout son incroyable appétit de vie, 15 après une tentative de suicide suite à laquelle elle est amputée de ses deux jambes et d'un bras.
Depuis deux ans, Priscille Déborah vit avec un bras bionique. Une prothèse de haute tecnologie qui a tranformé son quotidien. Il lui a fallu des mois de travail, d'adaptation pour maitriser cette prothèse qu'elle contrôle par la pensée. Des nerfs de son bras atrophié ont été réactivés pour transmettre à sa prothèse les ordres du cerveau. Une première en France. "Aujourd'hui, je peux faire des gestes sans vraiment y penser" raconte-t-elle à notre équipe de reportage. Ce jour-là Priscille est en cuisine avec sa fille. Préparer un gâteau ou couper des fruits délicats comme des fraises est devenu possible.
"Tout est possible quand on a envie de vivre"
Mais ce sont tous les possibles de sa nouvelle vie qu'elle souhaite transmettre dans son dernier livre. "Lorsque je me suis réveillée dans mon lit d'hôpital il y a 15 ans, j'étais au fond du gouffre. Il m'a fallu six mois pour trouver un sens à ma vie. Soit je me lamentais sans cesse, soit je faisais de cette épreuve une force", se souvient-elle. "Une mentalité de guerrière", la pousse à regarder devant elle. "J'ai décidé que je n'avais plus rien à perdre mais tout à réinventer. Je rêvais d'être artiste peintre. Je le suis aujourd'hui!"
Priscille a mené sa reconstruction comme un combat qui l'a armé face aux épreuves. En publiant son dernier livre, "Une vie à inventer" elle veut avant tout transmettre un témoignage de vie. "Si mon expérience peut servir à d'autres personnes, c'est fantastique! Tout est possible quand on a envie de vivre!"
Son récit se nourrit des expériences de sa vie d'avant. Priscille pratiquait le surf elle en retient que "la résistance génére la résistance. Il faut accepter la vague pour ne pas couler".
Changer les régards
Priscille a la volonté défendre l'intégration de la différence et du handicap dans la société. "On peut être handicapé et avoir un travail, un métier. Ce n'est pas parce qu'on est handicapé qu'on ne peut pas être sexy, avoir des enfants", lance-t-elle dans un grand sourire.
Elle mesure la chance d'être équipée d'une prothèse qui lui donne plus de liberté et souhaite que ce type d'équipement puisse être plus largement accessible et pris en charge par la sécurité sociale. "Ces prothèses permettent l'intégration. Elles ouvrent la possibilité d'avoir un métier".
Un combat dans lequel elle s'engage avec force aujourd'hui.