Indignation, désarroi, colère...Comme en Normandie, les victimes tarnaises de l'amiante de l'usine Eternit de Terssac ne comprennent pas la décision de la cour d'appel de Paris qui a annulé 8 mises en examen dans le dossier de l'usine Ferodo-Valeo (Calvados)
Ferodo Valeo dans le Calvados ou Eternit dans le Tarn, le scandale sanitaire de l'amiante n'a encore donné lieu à aucun procès pénal en France. Et pourtant, le caractère cancérogène de l'amiante est connu depuis les années 50. Mais le premier décret réglementant son usage ne date que de 1977. En 2005, un rapport sénatorial avait accablé l'État pour sa "gestion défaillante" du dossier de l'amiante, jugé responsable par les autorités sanitaires de 10 à 20% des cancers du poumon et qui pourrait provoquer 100.000 décès d'ici à 2025. C'est dire si les victimes de l'amiante vivent mal la décision de la cour d'appel de Paris qui blanchit définitivement tous les fonctionnaires qui étaient poursuivis dans le dossier de l'amiante de l'usine Ferodo-Valeo. Près d'Albi, à Terssac, l'usine Eternit a employé jusqu'à 280 salariés. Parmi eux, des ouvriers ont longtemps respiré sans protection des poussières d'amiante. Certains en sont morts. Les proches de ces victimes désespèrent de voir un jour s'ouvrir un procès pénal.
Le reportage sur place de François Ollier et d'Eric Foissac :