Les 34 cloches du carillon de Notre-Dame-de-la-Platé chantent depuis ce matin à Castres. Ce joyau du patrimoine tarnais accueille des auditions diplômantes. Huit candidats, dont sept jeunes âgés de 7 à 14 ans, venus d’Occitanie ont eu le privilège de jouer de cet instrument atypique.
Le carillon de Notre-Dame-de-la-Platé à Castres chante sans relache ce dimanche 6 juin. Il accueille pour la première fois les auditions co-organisées par l’association "Carillons en Pays d’Oc" et les "Carillons Tarnais". Huit candidats y sont inscrits dont sept jeunes âgés de 7 à 14 ans, venus d’Ariège, d’Aveyron, du Tarn et de Haute-Garonne. Ce n’est pas un examen mais une audition diplômante dont le but est d’encourager cette nouvelle génération dans l'apprentissage campanaire.
Les auditions diplômantes
Tout en haut du clocher, après avoir bravé les 120 marches de Notre-Dame-de-la-Platé, les candidats s’installent à tour de rôle au clavier. Chacun interprète un morceau imposé et un autre de leur choix. Le jury, lui, est composé de musiciens. A l’issu de l’audition un diplôme, "le campane" leur sera remis selon leur niveau.
Eloïse, 7ans, est la plus jeune des candidates et avoue avoir un peu le trac. Elle aime cependant entendre le très beau son de cet instrument. "Je me dis que ça fait un peu de joie d’entendre le carillon".
Maëlle, elle, joue du carillon depuis trois ans. Elle joue déjà de la flute au conservatoire de musique de Pamiers et a découvert cet instrument au cour d’un stage de carillon à Villefranche-de-Rouergue. La musicienne a tout de suite eu un coup de cœur pour cet instrument atypique. Aujourd’hui, Maëlle espère obtenir un campane de bronze et d’argent.
J’adore le carillon, c’est un instrument hors du commun, tout le monde n’a pas pas l’habitude d’en jouer cet original.
Ces enfants sont issus du conservatoire de Pamiers, de la classe de carillon de Saint-Léon en Haute-Garonne, de Villefranche-de-Rouergue et du carillon de Castres. L’objectif de ces auditions diplômantes organisées par l’association "Carillons du Pays d’Oc" et les "Carillons Tarnais" est d’encourager cette nouvelle génération dans son apprentissage.
"C’est l’occasion de faire rencontrer les carillonneurs qui viennent de régions différentes et c’est les encourager à continuer cet art qui n’est pas si répandu que cela. Mais on a un engouement nouveau pour cet instrument", explique Christine Vanhoutte, professeure au conservatoire de Pamiers et présidente de l’assocation "Carillon d’Oc".
Aujourd’hui, la transmission se fait plus naturellement, les carillonneurs aguerris ont envie de transmettre la pratique de cet instrument hors du commun.
"On va chercher les jeunes pour qu’ils puissent accéder au carillon et apprendre, ce qui n’a pas toujours été le cas. Aujourd’hui on a des claviers en dehors des clochers qui permettent de travailler le carillon sans inonder le quartier de sons de cloches", rajoute la professeure de musique Christine Vanhoutte.
Le carillon de Notre-Dame-de-la-Platé à Castres et ses 34 cloches
Composé de 34 cloches, le carillon de Notre-Dame-de-la-Platé à Castres n’a jamais cessé de chanter depuis son installation en 1847, un fait unique dans le midi de la France.
Aurélien, explique que la sonorité du carillon est très belle. Du haut de ses 11 ans, au sommet de l'église, il manipule avec aisance le clavier pour faire sortir les sons des 32 cloches placées au-dessus de sa tête :
"le carillon de Castres j’y suis habitué mais apparemment il est plus dur à frapper que les autres".
Des cloches qui n’ont cessé de vibrer, tinter teinter et résonner aujourd’hui à Castres, sous la gestuelle et le jeu de jeunes carillonneurs conscients de faire sonner un instrument de musique hors du temps.