15 jours après l'arrêt du trafic en gare de Castres après des incidents avec les gens du voyage installés près des voies, la police a procédé ce mardi à l'évacuation du camp illegal. Le trafic SNCF va pouvoir reprendre. Mais le problème de l'aire d'accueil de Castres n'est pas pour autant réglé.
La police a évacué ce mardi matin à partir de 9h30 les gens du voyage qui occupaient illégalement une emprise au bord des voies de la gare de Castres (Tarn), ont constaté sur place des journalistes de France 3 Midi-Pyrénées.Deux semaines d'interruption du trafic
Depuis 2 semaines, le trafic SNCF étaient interrompu à la gare de Castres en raison d'une série d'incidents avec cette communauté. Les trains avaient été remplacés par des bus. Le 6 octobre, les agents des voies avaient fait valoir leur droit de retrait après une détonation d'origine inconnue, sans doute un gros pétard selon la police.La SNCF avait condamné ces actes de malveillance ou de perturbations du service et apporté son soutien à ses agents. Plusieurs plaintes ont été déposées. Le 7 octobre, le tribunal de grande instance de Castres avait ordonné l'évacuation de ce camp, situé dans un bois, où vivaient environ une quarantaine de personnes dont une vingtaine d'adultes.
Ce n'est pas à moi de leur mettre à disposition un terrain avec eau et électricité gratuites"
Pascal Bugis, maire DVD de Castres
Ce dossier était devenu en quelques jours un vif sujet de débats entre la préfecture et le maire divers-droite de Castres Pascal Bugis.
"J'ai demandé le recours à la force publique. Il n'y a eu aucune évacuation", avait déploré Pascal Bugis, pour lequel "personne ne fera le boulot à la place de l'État". "L'État me dit qu'il veut bien mais qu'il ne sait pas où les mettre", a rapporté l'élu. "Or, ce n'est pas à moi de leur mettre à disposition un terrain avec eau et électricité gratuites".
Le problème de l'aire d'accueil de Castres n'est pas réglé pour autant
Car le problème est apparu après la fermeture pour cause de travaux de l'aire d'accueil des gens du voyage, le camp de la Vivarié. "Il y en a pour plusieurs mois de travaux car c'est un champ de ruines", avait dénoncé Pascal Bugis.La préfecture avait indiqué de son côté qu'elle allait faire respecter la décision judiciaire "de manière imminente". "Cette situation est insoluble, l'État ne peut pas mettre toujours des terrains à disposition. Tant que la Vivarié sera fermée, l'espoir qu'ils partent ailleurs est illusoire", avait cependant déploré mardi le préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme.
Vidéo : le reportage de Maxime Van Oudendycke et Sylvain Duchampt