Richard Amalvy est connu à Castres pour son engagement politique à droite. Désormais, le Tarnais de 51 ans mène un tout autre combat. Président du comité de soutien de Jérôme Kerviel, il lutte pour prouver la responsabilité de la Société Générale dans la perte de 5 milliards d'euros.
Rien ne laissait supposer qu'un jour ils se rencontreraient et combattraient côte à côte contre ce qu’ils nomment la « tyrannie des marchés ».
En ce mois de février 2014, l'ancien trader de la Société Générale, jugé coupable d'avoir fait perdre près de 5 milliards d'euros à la banque, est en sursis. Accompagné de son avocat David Koubbi, il va à la rencontre du Pape François à Rome. "Transformé d'un point de vue psychologique" par son entrevue avec le Saint-Père, il décide de regagner Paris en marchant afin de sensibiliser l'opinion.
Une rencontre sur le chemin de Paris
C’est sur ce chemin qu’il fait la connaissance, par l’intermédiaire de son avocat, d’un certain Richard Amalvy, conseiller stratégique dans des ONG et des organisations internationales à Paris, Bruxelles et Genève. Pour Kerviel : « toutes les aides sont les bienvenues. ». La rencontre aurait pu se faire au Vatican. Catholique pratiquant, le Castrais est à l’initiative en 2014 de l’invitation lancée au Pape François de venir à Castres pour la béatification d’Emilie de Villeneuve, fondatrice de la congrégation des sœurs de l’Immaculée conception installée dans le sud du Tarn.#Kerviel/Société générale. Pour que ce scandale cesse, par @RichardAmalvy avec @SoutienKerviel via @MediapartLeClub https://t.co/zT3QJaqTj6
— Richard Amalvy (@RichardAmalvy) 18 Janvier 2016
Deux ans plus tard, Richard Amalvy, devenu président du comité de soutien de Jérôme Kerviel, est l’un des rouages essentiels de la mécanique Kerviel. Spécialiste du branding et du storytelling, le consultant de 51 ans est associé à la stratégie de la défense conduite par David Koubbi.
C’est lui qui se trouve aux côtés de Kerviel et de son avocat sur les plateaux de télévision.
En ce début de l’année 2016, il commente les révélations autour de l’enregistrement de l’ancienne vice-procureur du parquet de Paris, Chantal de Leiris, déclarant que l’enquête a été manipulée par la Société générale.
Ancien candidat UMP
Les photos accrochées au mur de son bureau à Castres, chez ses parents, aux côtés de Shimon Pérès, d’Alain Juppé, de François Léotard, de Pierre Mesmer témoignent de son parcours; bien loin du combat d’aujourd’hui contre la finance. Très longtemps, Richard Amalvy a travaillé au sein du mouvement mondial scout, à l'OCDE, à la Banque Mondiale et a organisé la Croisière pour la Paix au milieu des années 90. Dans le Tarn, il est surtout connu pour son engagement politique. Ancien assistant de Jacques Limouzy, ministre de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing, il fût adjoint au maire de Castres et candidat à l’élection législative de 2012 sous l’étiquette UMP. Aujourd’hui, son nom s’affiche aux côtés de figures de l’extrême gauche comme Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain. De quoi faire grincer quelques dents dans son entourage.Une question de foi
Que vient-il faire dans une telle affaire ? « Jérôme Kerviel n’a pas eu droit à un procès équitable, souligne le Castrais. Je me suis rendu compte que la raison d’une banque peut être aussi une raison d’Etat. On fait de lui un bouc-émissaire mais aujourd’hui rien ne prouve que la Société Générale a bien perdu 4.9 millions d’euros. »Richard Amalvy se plait à citer le pape François pour qui les « marchés financiers sont une nouvelle tyrannie, invisible et parfois virtuelle ». Pour l’ancien scout, défendre Jérôme Kerviel est une cause juste mais aussi une question de foi.
VIDEO : le reportage de Sylvain Duchampt et d'Emamnuel Fillon
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