Les photographies de Jordy Meow et Yuji Saiga sont exposées au Musée de la Mine de Cagnac-les-Mines jusqu’au 16 octobre. Ils ont réalisé des clichés de Gunkanjima une île qui abritait une mine de charbon exploitée de 1888 à 1974. Les habitants ont alors déserté le site, le laissant à l'abandon.
C’est une île interdite. Une île de béton. Une île abandonnée. Une île japonaise au large de Nagasaki. Une île devenue décor de cinéma dans l’un des derniers James Bond, Skyfall.
Jordy Meow, photographe n’a pas résisté à l’envie d’aller visiter cette terre à l’ambiance fantasmagorique. Pour réaliser ses clichés il est monté à bord du seul bateau autorisé à s’approcher du site. Lors de sa première visite, le capitaine lui a laissé une heure, pas plus. Il découvre alors des bâtiments immenses, écoles, hôpital, abimés par le temps et rongés par les intempéries. Il faut se déplacer sur des gravats, escalader des passerelles fissurées pour découvrir cette ville désertée. A l’intérieur des immeubles il trouve des objets abandonnés par leurs propriétaires, les lieux semblent figés dans le temps. Le photographe retournera par deux fois sur l’île lui permettant de capter des atmosphères différentes.
Le Musée de la Mine de Cagnac-les-Mines a mis en perspective les photos de cet artiste mais également celles de Yuji Saiga qui s’est rendu sur le site au moment du départ des habitants. L’exposition est à découvrir jusqu’au 16 octobre.
Histoire d’une île minière
Gunkanjima qui signifie « navire de guerre » est en fait le surnom de l’île Hashima où est découvert un gisement houiller en 1887. Aussitôt une mine est ouverte par Mitsubishi pour exploiter le filon. Au fil des ans une ville va être créée pour les mineurs et leurs familles. Jusqu’à 5 000 personnes vont partager ce bout de terre long de 480 m et large de 160 m. En 1959, l’île devient le lieu le plus densément peuplé au monde.En 1974 l’exploitation est stoppée, en trois mois les mineurs quittent l’île laissant derrière eux quelques vestiges. En 2015, l’île est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Depuis 2011 les touristes peuvent visiter le lieu en suivant un parcours aménagé, loin des bâtiments.