La meurtière présumée a été internée

Selon le procureur d'Albi "le meurtre d'un enseignant en milieu scolaire est rarissime en France et celui-ci pourrait avoir été commis sous l'emprise "d'idées délirantes de persécution"

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Le meurtre d'un enseignant en milieu scolaire est rarissime en France et celui-ci pourrait avoir été commis sous l'emprise "d'idées délirantes de persécution", selon le procureur d'Albi, Claude Derens.
"De façon immédiate, la mise en cause va être placée en milieu psychiatrique sous contrainte", a-t-il annoncé à la presse.
Cette décision fait suite à une expertise conduite dans l'après-midi par deux praticiens, dont les conclusions préliminaires font état, au moment des faits,
de "troubles psychiques ayant aboli son discernement au sens de l'article 122-1 du Code pénal". Une contre-expertise pourrait être ordonnée dans les prochaines semaines.
La victime, Fabienne Terral-Calmès, mère de deux petites filles, Adèle et Romane, enseignait en grande section de maternelle. "L'Education nationale perd une enseignante formidable", a regretté le ministre de l'Education nationale Benoît Hamon, venu à Albi témoigner son soutien au personnel de l'école.
Le président François Hollande a quant à lui exprimé sa "consternation" devant ce "drame abominable". "Tous les services de l'Etat sont mobilisés pour prendre en charge les enfants et les personnels qui ont été témoins de ce drame abominable", a ajouté M. Hollande.


La communauté éducative en deuil 

Le Premier ministre, Manuel Valls, a exprimé son "effroi" : "C'est toute la communauté éducative qui est en deuil aujourd'hui", a-t-il déclaré.
Les faits se sont déroulés au moment de l'entrée des enfants en classe, à 09H00 dans l'école primaire publique Edouard Herriot.
La mère d'une petite fille scolarisée dans le groupe depuis un mois et demi a poignardé l'institutrice devant ses élèves et dans sa classe, avec un couteau de cuisine qu'elle avait dissimulé dans son sac à main. L'institutrice a succombé à ses blessures sur place en dépit de l'intervention des secours.
L'auteur, mère de deux enfants, n'avait à sa charge que la cadette de six ans. Elle avait déjà été signalée début 2014 au parquet pour des "troubles psychiques" et une enquête pour délaissement de mineur avait été ouverte, conduisant à son hospitalisation en milieu psychiatrique jusqu'au 18 mars.
Elle avait ensuite récupéré sa fille en Espagne et l'avait scolarisée à Albi en mai.
Selon la présidente de la FCPE du Tarn, Sandrine Soliman, "il s'agit d'un problème externe à l'école (...) il n'y avait pas de problème particulier
entre l'enseignante et cette femme".


Mieux protéger l'école

"C'est un acte isolé bien sûr mais un acte épouvantable, abominable et il faut travailler à faire en sorte que demain on protège mieux l'école, on l'apaise, on la protège de cette violence, de ces conflits qui peuvent s'y nicher", a insisté M. Hamon, soulignant la réussite du projet éducatif dans ce quartier marqué par la mixité sociale.
Ce groupe scolaire de la préfecture du Tarn est situé au bout d'une impasse près du Stadium municipal, dans le quartier Lapanouse, mélange de pavillons modestes et de quelques bâtiments HLM. Le groupe accueille 284 enfants en maternelle et primaire selon le site internet de la ville d'Albi.
"Ce 4 juillet, un moment où on est censé être content pour tous les enfants que l'école se termine, que les vacances commencent (...) est une journée qui sera endeuillée définitivement pour nous tous par ce crime abominable", a ajouté M. Hamon.
Il a précisé qu'il se reviendrait l'école à la rentrée. Vendredi, en fin d'après-midi, des fleurs avaient été déposées devant les grilles de l'école. Une photo de classe datant de 2011-2012 rendait hommage à "une super maîtresse".

Avant le meurtre - tout à fait exceptionnel - de l'institutrice d'Albi, Fabienne Terral-Calmès, quatre enseignants ont été tués en France en 30 ans. Le
dernier meurtre en date remonte au 15 août 1995 et s'est produit à Dax, à l'extérieur d'un établissement scolaire.
Pour autant, une étude de l'Insee menée entre 2007 et 2013 et publiée jeudi indiquait que plus d'une personne sur dix travaillant dans l'Education nationale déclarait avoir fait l'objet de menaces et d'insultes, soit près de deux fois plus que dans l'ensemble des autres professions.
Dans les collèges et lycées, ce sont généralement les élèves qui sont à l'origine des menaces et insultes. Mais dans les écoles, les enseignants sont le plus souvent la cible des adultes, principalement des parents.
Les personnels âgés de moins de trente ans sont plus touchés que leurs aînés par ces menaces et insultes, relevait également l'étude. 

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