Dans le Tarn, avec 40 000 passagers et une fréquentation en hausse de 5% pour le premier trimestre 2016, la ligne aérienne Castres-Toulouse est en bonne santé. Incertitudes financières et lancement de l'autoroute entre le sud du Tarn et Toulouse laissent pourtant planer le doute sur son maintien.
Désengagement progressif de l'Etat, arrêt du financement de la Chambre de commerce et d'industrie du Tarn dès 2019. Les nuages s'amoncèlent sur la ligne de l'aéroport Castres-Mazamet. La priorité accordée par la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées à la réalisation de l'autoroute Toulouse-Castres vient assombrir encore un peu plus son horizon.
Objectif 50 000 passagers
Pourtant, depuis 2002, le trafic entre le sud du Tarn et Paris a plus que triplé. Il a atteint à nouveau la barre des 40 000 passagers en 2015 avec un taux de remplissage de 59 %. Pour attirer encore plus de clientèle et dépasser les 50 000 usagers, la compagnie aérienne Hop! diversifie son offre en ouvrant une liaison pour New York via Paris Orly ou une ligne durant l'été vers la Corse.
L'autoroute prioritée de la Région
"L'aéroport de Castres à tout son sens, explique le directeur général délégue Hop!, Lionel Guérin. Pour moi, tant qu'il n'y a pas une route rapide entre Castres et Toulouse, la ligne devra exister. Le jour où la route sera là, on pourra se reposer la question. Ce n'est pas demain la veille." L'ouverte de l'autouroute est annoncée pour 2022. La présidente de région, Carole Delga, en a fait une de ses priorités.
Des infrastructures complémentaires
Ce positionnement inquiète les usagers et les entreprises locaux. Ils ne veulent pas choisir entre les deux structures qu'ils jugent "complémentaires". Pour Pierre Guiraud, de l'association de défense de l'aéroport Castres-Mazamet, "le Tarn a besoin d'un désenclavement autoroutier. Toutefois, cela ne doit pas être un argument contre l'aéroport. Penser que les passagers qui vont aller à Paris par Toulouse sans coûts additionnels est illusoire. Fermer la ligne entrainera des pertes énormes de productivité pour les entreprises locales."
La Région veut réviser sa politique aéroportuaire
La grande région vient de lancer une étude sur les rétombées économique de l'ensemble des aéroports régionaux. L'objectif est de revisiter la politique régionale aéroportuaire d'ici la fin de l'année. Ceux de Béziers et Nimes sont aujourd'hui sur la selette. Le syndicat mixte de l'aéroport régional de Castres-Mazamet, qui travaille à une nouvelle structure publique-privée pour sa gestion, doit rapidement rencontrer les élus afin d’éviter que la ligne Castres-Paris se trouvent dans la même situation.Voir le reportage de Sylvain Duchampt et de Nathalie Fournis :
Tout va bien où presque pour l’aéroport de Castres. Avec 40 000 passagers et une fréquentation en hausse de 5% pour le premier trimestre 2016, la ligne aérienne Castres-Toulouse est en bonne santé. Une liaison pour New York via orly va même ouvrir. Mais le soutien de la région à l'autoroute entre le sud du Tarn et Toulouse laissent planer le doute sur son avenir