Pierre Fabre était depuis vingt-cinq ans un mécène important du Castres Olympique, qu'il avait acquis en 1987. Un soutien indéfectible qui a mené le club à son titre de champion de France cette année.
Avec lui, les amoureux du stade Pierre-Antoine ont décroché deux titres de champion de France (1993, 2013) et un Bouclier Européen (2003). C'est dire si la perte pour le club tarnais est énorme.
"Pierre Fabre pourrait se passer du Castres Olympique mais le Castres Olympique ne pourrait pas se passer de Pierre Fabre", déclarait, après la victoire en 2013, Pierre-Yves Revol, président du club pendant 20 ans.
Le grand patron tarnais était-il un féru de rugby ? C'est dans les tribunes en tout cas que l'on pouvait l'apercevoir, lui, le grand discret qui ne se montrait guère.
Le rachat du club, en 1989, il l'expliquait simplement :
Soutenir le rugby à Castres, c'est participer au dynamisme d'une ville, la valoriser, la faire rayonner, donner aussi à nos collaborateurs, et au-delà, aux habitants de la cité, un sentiment d'appartenance et des motifs de fierté.
Toujours ce même amour de son territoire qui lui avait également fait maintenir, coûte que coûte et malgré l'enclavement de Castres, son activité dans son département du Tarn.
La mort du grand patron laisse un grand vide à Castres, et particulièrement chez les amateurs et professionnels du rugby.
Laurent Travers, l'ex-entraîneur du CO, s'est déclaré très attristé.
C'était quelqu'un d'important pour le pays, la Région, le Tarn et bien sûr la ville de Castres. C'est quelqu'un qui a beaucoup créé. Il était toujours impliqué dans ce qu'il faisait et au CO, bien évidemment. C'est quelqu'un avec qui on pouvait échanger. C'était un homme très ouvert, à l'écoute des autres.
Son acolyte, Laurent Labit, ajoute que c'était un grand professionnel, un homme humble, modeste.
Quant à Romain Teulet, arrière du Castres Olympique depuis 2001, il se dit abasourdi.
C'est un grand Monsieur qui nous quitte. Il a fait de grandes choses et a eu une réussite professionnelle exceptionnelle.