INFO FRANCE 3 - Après plusieurs années d’attente, le marché de la construction d'un nouveau gymnase à Mazamet a enfin été attribué. Le lancement du chantier reste suspendu. Un cabinet d’architecte toulousain a déposé le 30 mars une plainte au parquet de Toulouse pour favoritisme.
Le 20 février dernier, la communauté d’agglomération Castres Mazamet met fin à un long feuilleton à rebondissements : celui de la modernisation des aires sportives Lapeyrouse à Mazamet. Le premier projet de 4,5 millions d’euros avait été attribué par la mairie au cabinet d’architecture Calvo-Tran Van.
Un marché attribué à un architecte mazamétain
L’arrivée d’Olivier Fabre à la tête de la municipalité en 2014 rebat les cartes. Le projet est abandonné. Les infrastructures sportives sont transférées à l’agglomération. Cette dernière décide alors de lancer en novembre 2016 une procédure adaptée pour la construction d’un gymnase multisport, dont l’enveloppe doit être inférieure à 3 millions d’euros. L’heureux vainqueur de cette maîtrise d’œuvre est l’architecte mazamétain, Jacques Escourrou.L’histoire aurait pu s’arrêter là mais c’est sans compter sur l’un des 12 candidats ayant répondu à l’appel d’offre. Selon nos informations, début mars, un cabinet d’architecte toulousain conteste cette attribution de marché. Ses soupçons portent sur l’analyse financière des différentes offres de prestation, notamment l’évaluation du temps de travail, mais aussi par la reprise en main du dossier par le directeur des services adjoint de la communauté d’agglomération, Pierre Lapelerie (également directeur de la Castraise des eaux et de l’établissement public foncier).
Pascal Bugis suspend le marché
Après avoir diligenté une enquête administrative, le président de la collectivité, Pascal Bugis reconnaît le 24 mars dernier par courrier que "l’analyse des offres a été insuffisamment approfondie et que la négociation menée partiellement avec les candidats n’a pas permis de tirer toutes les conséquences de l’évaluation du temps de travail" et que par conséquent il décidait "de ne pas procéder à la notification de ce marché et de déclarer sans suite cette consultation pour motif d’intérêt général en raison des incertitudes ayant affecté l’analyse des offres".
Une plainte pour favoritisme
Une position loin de calmer les ardeurs de l’architecte plaignant. Persuadé de l’influence de Jacques Escourrou et de Pierre Lapélerie sur ce marché, il dépose, le jeudi 30 mars 2017, une plainte au parquet de Toulouse pour favoritisme, trafic d’influence, violation de la confidentialité, fraude à la concurrence dans le cadre d’un marché public.Face à cette histoire, l’architecte mazametain de 68 ans, Jacques Escourrou exprime sa surprise : "Je ne suis pas au courant. Je n’ai d’ailleurs jamais eu de notification, officielle ou officieuse, confirmant que j’étais le lauréat de cette maitrise d’œuvre. Je suis d’autant plus étonné qu’en ce moment j’avais l’habitude de perdre tous les marchés auxquels je candidatais. C’est totalement contrefraternel".
Contacté l’architecte toulousain et la communauté d’agglomération de Castres-Mazamet n’ont eux pas souhaité communiquer sur cette affaire.