La Cemex envisage d'étendre l'exploitation de la carrière de calcaire de Sorèze, dans le Tarn. La perspective inquiète les défenseurs du patrimoine. Cette extension va toucher le plus important réseau sous-terrain du Tarn où se trouve un site classé aux Monuments historiques : la grotte du Calel.
Un escalier, des coups d'herminettes sur les parois, les restes d'un ancien pont en bois, des dessins d'enfants, une empreinte de pas. Au fur et à mesure de la descente du visiteur au fond de la grotte du Calel, à Sorèze, les traces de l'exploitation minière du moyen-âge entre 1050 et 1150, s'accumulent. Un site archéologique unique en France classé aux Monuments historiques depuis 1977.
Jean-Paul Calvet, Jean-Charles Pétronio et Frédéric Verp, tous membres de la Société de recherches spéléo-archéologiques du Sorézois et du Révélois, ne se lassent pas de parcourir ce réseau sous-terrain de 9 kilomètres de long et 175 mètres de profondeur. Mais à chacune de leur remontée à la surface, sur le causse de Sorèze, l'apparition de piquets ne cesse de les inquiéter.
La société Cemex, gérant la carrière de calcaire située au pied du plateau, délimite la surface qu'elle envisage d'exploiter, une vingtaine de mètres au-delà de la clôture qu'elle a déjà installé, sur l'une des failles du réseau sous-terrain en grande partie inexplorée.
Les plans de l'entreprise de matériaux de construction ne prévoyaient pas de s'attaquer à ce secteur si tôt. Mais la capacité du gisement de Pistre s'est révélé être en deça des ses estimations. Les coups de pelleteuses ne font désormais apparaître que le feuillet rocheux du schiste. L'extension de l'exploitation permettrait à la quinzaine de salariés de continuer à travailler sur le site de Sorèze durant 3 à 5 années supplémentaires. Une perspective à laquelle s'opposent les membres de la Société de recherches spéléo-archéologiques du Sorézois et du Révélois en raison du risque pour le site du plateau et la grotte du Calel. Ces derniers ont la ferme intention de ne pas laisser faire.
Voir ici le reportage de Sylvain Duchampt et Nicolas Bonduelle :