Tentative d'intrusion au Conseil régional d'Occitanie à Toulouse : un élu et trois personnes renvoyés devant la justice

Trois personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel de Toulouse le 10 décembre prochain pour la tentative d'intrusion au sein du Conseil régional d'Occitanie, le 25 mars 2021. Et un élu, le conseiller régional du Lot, Emmanuel Crenne (ex-RN) l'est pour outrage envers Carole Delga.

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Dans un communiqué de presse, le parquet de Toulouse annonce ce vendredi 28 mai, le renvoi devant le tribunal correctionnel le 10 décembre prochain de trois individus pour "outrages à personnes dépositaires de l'autorité publique et violences volontaires n'ayant pas entraîné d'ITT commises en réunion sur personnes chargées d'une mission de service public". Ils sont suspectés d'être les auteurs de la tentative d'intrusion au sein de l'assemblée du Conseil régional d'Occitanie.

"Par leur célérité, le parquet et les enquêteurs ont envoyé un signe positif pour la justice et pour la démocratie, a réagi Me Simon Cohen, avocat du Conseil régional. L'institution judiciaire a su mettre les moyens nécessaires afin que cette affaire soit résolue."

Le jeudi 25 mars, neuf membres du groupuscule d'extrême-droite de l'Action française avaient tenté de s'introduire durant la dernière séance plénière du Conseil régional d'Occitanie, en plein discours de la présidente PS Carole Delga. 

3 intrus identifiés et poursuivis

Les individus avaient voulu déployer une banderole rouge avec une fleur de lys, une étoile et un croissant, sur laquelle on pouvait lire "Islamo-gauchistes - traîtres à la France" tout en scandant "Action française !". Le service de sécurité les a empêché de mener leur action et a pu les refouler.

Huit militants du groupuscule d'extrême-droite, l'Action française, ont tenté de déployer une banderole durant la dernière séance de la mandature du Conseil régional d'Occitanie.

Selon le procureur de Toulouse, ces individus sont rentrés à l'intérieur de l'Hôtel de région "via le parking" du bâtiment et "conduits sur place par deux élus de l'assemblée régionale".

Grâce à l'enquête, 3 personnes ont pu être identifiées. Elles devront répondre d'"outrages à personnes dépositaires de l'autorité publique et violences volontaires n'ayant pas entraîné d'ITT commises en réunion sur personnes chargées d'une mission de service public".

Une fois identifiés, les 3 individus ont été placés en garde à vue. Des gardes à vues au cours desquelles "les personnes en cause ont fait usage du droit au silence" comme le rapporte le parquet de Toulouse.

"La démocratie et surtout celle représentative ne peut exister que si le débat se tient sous des formes favorisant la critique, l'échange de point de vue et n'empruntant pas les moyens de la violence estime Simon Cohen. Carole Delga est viscéralement attachée aux règles démocratiques. C'est pour cette raison qu'elle a déposé plainte après l'évènement de mars dernier. L'outrage et les outrances qu'elle a subit sont une forme de violence innaceptable."  Ces quatre personnes seront jugées le 10 décembre prochain devant le tribunal correctionnel de Toulouse.

Un élu lotois ancien membre du RN et royaliste poursuivi

Le conseiller régional du Lot, ancien membre du Rassemblement national et royaliste, Emmanuel Crenne est également mis en cause et poursuivi mais pour outrage presumé à Carole Delga pour des propos politiques tenus en hémicycle le même jour.

L'élu précise dans un communiqué qu'il a fait parvenir à France 3 Occitanie : "j'ai été mis en garde à vue et menotté pour des propos politiques tenus en hémicycle, ce qui constitue une attaque sans précédent sur la liberté d'expression qui pourrait avoir des conséquences importantes sur le plan national. Si je suis condamné, cette affaire fera en effet jurisprudence et la Justice pourra désormais placer tout élu tenant des propos politiques critiques et dérangeants pour le pouvoir établi, en garde à vue arbitrairement et les faire condamner pour outrage, et donc pourra annihiler toute opposition. La simple menace de le faire suffira ensuite à bailloner tout opposant". 

Et il ajoute : "par ailleurs, mon affaire qui est pourtant distincte de celle de l’Action Française, est mélangée avec celle-ci à dessein, et jugée dans la même audience, au mépris de toutes les règles procédurales. C’est donc un procès politique du Royalisme qu’on organise".

Conflit larvé entre Emmanuel Crenne et la majorité socialiste

L'élu lotois fustigeait régulièrement la gestion de Carole Delga à la tête de la région Occitanie comme le montre cette prise de parole relayée sur twitter par l'Action française.

Des relations tendues qui avaient poussé Carole Delga à arracher le micro de l'ancien élu FN en 2017.

Le procès en correctionnel est prévu le 10 septembre 2021 à Toulouse.

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