Enorme coup d'éclat et coup de tonnerre : Perpignan, lanterne rouge, a arraché sa première victoire de la saison (28-10) sur le terrain du voisin Montpellier, humilié et largué dans la course aux barrages, samedi lors de la 16e journée du Top 14.
L'exploit
L'espoir d'une improbable "remontada" renaît pour l'USAP en remportant leur première victoire de la saison 28 à 10 face à Montpellier.
Elle fait du bien cette victoire ✌? Bravo à nos Catalans !! pic.twitter.com/NuWcrTCX75
— Usap (@usap_officiel) 16 février 2019
L'équipe catalane, promue qui n'avait plus gagné en Top 14 depuis le 11 avril 2014 face à Oyonnax (22-12), reste toutefois bon dernier, avec treize points de retard sur Agen, vainqueur de Toulon.
On est les seuls fous dans l'Hexagone, peut-être dans le monde entier, mais on y croit encore. On se doit ça, on doit ça au maillot qu'on porte. On verra en fin de saison ce que cela donne, estime l'entraîneur Patrick Arlettaz.
En rentrant au vestiaire les joueurs ont laissé explosé leur joie, comme on peut le voir sur cette photo postée sur le compte twitter de l'USAP :
La première ✌? Bravo ! #MHRUSAP pic.twitter.com/l8iviEsIz6
— Usap (@usap_officiel) 16 février 2019
Les larmes du président de l'USAP
Il fallait voir les larmes du président François Rivière et la célébration des supporters en tribune pour mesurer l'exploit de l'USAP. Une délivrance pour Perpignan, qui jouera son avenir à l'occasion des trois prochaines réceptions justement face à Agen, Toulon et Grenoble, compagnons de bas de classement.
"C'est agréable de gagner. C'est encore plus agréable quand il y a le syndrome du manque. Et quand on aime ce goût, on a envie que cela se renouvelle. (...) On ne va pas faire les beaux car on a un match important à préparer face à Agen", relève l'entraîneur Patrick Arlettaz.
L'humiliation du MHR
Pour Montpellier (9e), l'humiliation est terrible. Avec cette cinquième défaite à domicile, la première devant un mal-classé, il ruine tout espoir de redressement. Pour la seconde fois depuis le début de la décennie, le MHR s'apprête à manquer la phase finale. La dernière fois, en 2015, a été marquée par la passation de pouvoir entre Fabien Galthié et Jake White, l'ancien patron des Springboks.
On essaie de faire tout ce que l'on peut avec l'expérience, la connaissance et la patience. On va se poser des questions, mais cela fait mal, retient l'entraîneur néo-zélandais Vern Cotter.
Le vice-champion de France poursuit son calvaire, incapable de la moindre rébellion, et s'expose donc à une véritable crise. "On est en danger. Quand c'est négatif, cela se rapproche plus vite qu'on ne le croit. On se met dans la tête qu'il faut sauver le club. Il faut travailler en équipe, mais il faut le montrer sur le terrain", affirme le capitaine Benoît Paillaugue, désormais concentré sur le maintien.
Montpellier battu dès le début
Montpellier, piégé sur un essai en contre de l'ailier catalan Jean-Bernard Pujol (7e), était mené de treize points (0-13) au bout du premier quart d'heure. L'équipe de Vern Cotter n'a jamais trouvé les solutions en attaque pour inverser le cours de la rencontre, malgré un essai de pénalité inscrit juste avant la pause (40e+3).
Une penaltouche lâchée (45e), un ballon d'essai tombé par Fulgence Ouedraogo (55e), une mêlée repoussée (66e): Montpellier a gâché trop d'occasions dans cette rencontre pour échapper à cette nouvelle et rédhibitoire désillusion. "Rien n'a fonctionné. On a été pris dans l'agressivité. On savait que Perpignan allait mettre beaucoup d'intensité et d'agressivité. On a été incapables de répondre dans ce domaine. On n'a pas de mêlée, pas de lancement en touche, on a été catastrophiques", déplore Benoît Paillaugue.
L'ancien ouvreur du MHR, Enzo Selponi, amer depuis le départ de son club formateur, a réussi le match parfait, marquant 23 points (100%) et remettant son équipe dans
le sens de la marche.
Avec une conquête solide et une défense agressive, l'USAP a tenu jusqu'au bout pour réaliser un exploit retentissant. Et mettre Montpellier face à ses manquements.