Une équipe de 13 climatologues européens, parmi lesquels trois spécialistes de Météo France, a analysé presque instantanément la vague de chaleur record de la fin juin 2019. Elle met en lumière le lien entre cette canicule exceptionnelle à cette époque de l'année et l'activité humaine.
Il est rare qu'un phénomène de cette ampleur soit analysé "à chaud" mais c'est bien instantanément que cette équipe européenne de climatologues s'est penchée sur le très récent phénomène de canicule en France mais aussi en Allemagne, Suisse, Autriche, République tchèque et Espagne.
Pour ces spécialistes, la vague de chaleur qui s'est abattue à la fin du mois de juin a atteint des records historiques, par exemple à Gallargues-le-Montueux, près de Nîmes, dans le Gard, avec 45,9°.
Cette canicule est dûe à "la conjonction de deux phénomènes exceptionnels à cette époque de l'année : des températures record renforcées par une circulation d'air chaud en provenance du Sahara".
En France, ces vagues de chaleur extrêmes se produiraient généralement au milieu de l'été, toujours selon les résultats de cette équipe. Or les observations, en France et à Toulouse en particulier, montrent des tendances très proches des températures estivales moyennes.
Les conclusions de cette collaboration mettent en évidence la contribution de l'activité humaine au réchauffement climatique. Ainsi que l'augmentation des fréquences et de l'intensité des canicules.
L'étude de la collaboration européenne montre que l'augmentation de la probabilité ou de l'intensité de telles canicules est en grande partie attribuable aux changements climatiques d'origine humaine.
Les résultats montrent également que les extrêmes de températures sont amplifiés lors de canicules. En effet, les températures moyennes augmentent de 2° quand les températures extrêmes, elles, peuvent augmenter de 4° en cas d'événement caniculaire.
Pour toutes ces raisons, ce phénomène a eu des conséquences exceptionnelles, en France notamment. Le gouvernement a ainsi décidé de différer les épreuves du brevet des collèges. Et de nombreuses écoles ont fermé leurs portes, plusieurs jours pour certaines.
Pour information, cette étude n'a pas encore fait l'objet d'une publication dans une revue scientifique.