Avec la multiplication des cas, l'OMS déclare une urgence de santé publique concernant la maladie de la variole du singe. Elle recommande fortement la vaccination. Une campagne est en place en Occitanie et partout en France. Comment se protéger du virus et où se faire vacciner ?
Le virus Monkeypox se répand partout en France et en Occitanie, 3e région où le virus est le plus présent. Les symptômes sont les mêmes que ceux de la variole avec une éruption cutanée survenant dans les 1 à 3 jours après l’apparition de fièvre et des douleurs souvent très fortes. La maladie est aussi très contagieuse. L'ARS d'Occitanie a donc lancé une campagne d'information et de vaccination.
Où se faire vacciner en Occitanie ?
La vaccination a commencé le 30 mai 2022. La semaine dernière, une très nette augmentation est intervenue en Occitanie. "A ce jour, 409 personnes ont été vaccinées dont 99 sur la journée du vendredi 22 juillet, notamment sur Toulouse, Montpellier et Montauban". Catherine CHOMA est la directrice santé publique de l’ARS d'Occitanie. Plusieurs Centres Gratuits d'Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) sont en place sur le territoire, au moins un par département. Il serait également possible selon l'ARS de prendre rendez-vous pour se faire vacciner dans les hôpitaux.
"Au départ nous avons fait des messages de prévention auprès des populations concernées, assure Catherine Choma. Nous avons profité des Gay prides pour que les associations relaient ces messages. Maintenant, nous faisons une campagne de vaccination pour les personnes en préexposition comme les hommes ayant des relations avec les hommes, les transsexuels, les travailleurs du sexe, etc. Le vaccin existe depuis longtemps. C'est la 3e génération. C'est ce que l'on appelle un "vaccin vivant atténué", issue de la souche de virus. Il y a 2 marques (Imvanex et Jynneos) provenant du même laboratoire danois. Il faut faire 2 injections à 28 jours d’intervalle."
Plusieurs associations alertent sur le manque de doses de vaccins et les délais d'attente pour les prises de rendez-vous.
Difficultés dans la prise de rendez-vous ?
La Direction générale de la Santé (DGS) déclare disposer de 30.000 doses de vaccin contre la variole du singe; 20.000 seraient déjà réparties sur le territoire français. Selon les associations de lutte contre le sida, ce stock serait largement insuffisant. La situation en France nécessiterait 300 000 doses.
Plusieurs témoignages font état d'une situation critique en région parisienne mais aussi en Occitanie où la prise de rendez-vous s'avère longue et périlleuse. C'est le cas de Gaël, un toulousain de 40 ans. "J'ai appelé le centre de vaccination de Purpan à plusieurs reprises mercredi dernier sans succès. Via les infos trouvées sur le site internet Têtu (NDR : magazine de l'actualité LGBTQI+) j'ai vu qu'il fallait contacter le CeGIDD. J'ai eu quelqu'un et il n'y a pas de rendez-vous possible à l'heure actuelle sur Toulouse. Ils m'ont placé sur liste d'attente et doivent me rappeler mais impossible de me préciser le délai. Je me pose la question du retour d'expérience du Covid : est-ce que les conclusions ont bien été tirées ? "
Selon lui, il n'est pas possible de prendre rendez-vous sur Toulouse via Doctolib contrairement à Paris ou Montpellier. "Toutes les personnes que je connais sont dans la même situation. Le virus n'est pas mortel mais peut-être douloureux : difficulté pour manger, douleurs aux articulations, un calvaire pour aller à la selle... J'ai un comportement citoyen, donc je veux me faire vacciner pour protéger les autres et non parce-que j'ai peur de la maladie, donc finies les amourettes cet été. J'ai l'impression de revivre le confinement. C'est un sentiment d'être laissé à l'abandon avec la question des moyens donnés au service public hospitalier."
Un retard qui inquiète le public cible de cette maladie. Depuis le 8 juillet, la vaccination est ouverte à toute la population la plus à risque de contracter la maladie.
Quelles sont les personnes touchées par cette maladie ?
L'Occitane est la 3e région française la plus touchée par ce virus avec 97 personnes positives au 21 juillet 2022, derrière l'Auvergne-Rhône-Alpes (123) et l'Ile de France (726). Cette maladie qui se manifeste par des irruptions cutanées après plusieurs jours de fièvre touche principalement des hommes entre 35 et 38 ans. Selon le site Santé Publique France, tous les cas recensés à ce jour sont des adultes de sexe masculin, sauf 7 adultes de sexe féminin et 2 enfants. Les cas adultes ont un âge médian de 36 ans ; 25% des cas adultes ont moins de 30 ans et 25% ont de 43 à 84 ans.
On ne meurt pas de cette maladie qui ne nécessite pas d'hospitalisation sauf cas de comorbidité. Elle se manifeste par des boutons sur la peau, de la fièvre et des ganglions qui gonflent. L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. Le malade guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines mais parfois 4. "C'est une maladie contagieuse, il faut donc s'isoler pendant 3 semaines si l'on est cas contact ou malade. On est guéri et on n'est plus contagieux à partir du moment où les croûtes tombent", déclare Catherine Choma, directrice santé publique à l'ARS d'Occitanie
Pour tous renseignements, un numéro vert est en place : 0801 908 069 7 jours sur 7. Le Ministère de la santé a mis en place un site dédié.