Paris a perdu en dix ans plus de 15% de places de stationnement en surface. C'est la politique assumée de la municipalité, mais qui suscite la colère des automobilistes.
Trouver une place pour garer sa voiture à certaines heures et dans certains quartiers
de Paris peut relever de l'exploit... Et pour cause, il y en a de moins en moins.
Depuis 2001, 23.000 places de stationnement en surface ont été supprimées dans
Paris, "transformées", selon la Mairie, "pour répondre à différentes exigences",
notamment à "une mutation des usages des Parisiens".
Couloirs de bus, stations Vélib', places pour les deux-roues, et plus récemment
stations Autolib'... Tout un espace autrefois dédié au stationnement désormais
affecté à ces nouveaux usages.
Selon les chiffres de la Mairie de Paris, 154.000 places de stationnement sont
actuellement disponibles en surface mais si on y ajoute les places "dans les immeubles
privés et parkings, moins visibles mais bien là", le total s'élève à plus de 800.000.
Reste que si le trafic automobile a baissé de près de 20% en 10 ans dans la ville
et que seulement 40% des ménages parisiens disposent d'une voiture aujourd'hui,
"il y a parfois des endroits où c'est un peu difficile de trouver une place", reconnaît-on
à la Mairie de Paris.
"Certains sont alors tentés de se garer là où ils n'ont pas le droit, sur les
places handicapés par exemple, sur les places livraison. Cela peut parfois devenir
anarchique", confie une source policière.
Une pétition circule d'ailleurs sur le net "pour une augmentation rapide et significative"
du nombre de places de stationnement dans Paris.
"Ras-le-bol de ne plus pouvoir garer sa voiture à Paris ! Suffit de se prendre
un PV parce qu'on ne trouve pas de place pour faire une course de 10 minutes dans
son quartier", peut-on lire dans cette pétition au rayonnement encore intime avec
un peu plus d'une centaine de signataires.
"Franchement c'est un cauchemar pour arriver à se garer à Paris, ça en devient
scandaleux. Cela fait partie de la politique de la ville de dégoûter les automobilistes
à se déplacer en voiture", s'étrangle l'auteur de cette pétition qui souhaite rester
anonyme.
Certaines places sont réquisitionnées autour des ministères, des ambassades ou
de certains grands axes stratégiques de la capitale, resserrant encore un peu plus
le parc. Ces réquisitions sont du ressort de la préfecture de police de Paris.
Récemment, un habitant du VIIe arrondissement, un quartier où se concentrent ministères,
ambassades et services de l'Etat, excédé par la réduction drastique du nombre de
places en raison de ces réquisitions, a remporté une petite victoire.
Le tribunal administratif a en effet retoqué début juillet trois arrêtés préfectoraux,
annulant ainsi la réquisition d'une centaine de places.
"Il s'agit uniquement de réquisitions pour faciliter l'organisation des ministères
ou des ambassades, et pas pour des questions d'ordre public", a expliqué à l'AFP
cet habitant Benoît Guyot. "D'ailleurs d'autres arrêtés sont actuellement attaqués
devant le TA", prévient-il.