Le docteur Didier Poupardin, poursuivi par la Sécurité sociale pour avoir systématiquement fait bénéficier des patients en longue maladie de remboursements à 100%, est de nouveau convoqué, mercredi 26 septembre, devant le Tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Créteil.
Présenté comme le "médecin des indigents", M. Poupardin, 64 ans, se pose en héraut du combat pour l'accès aux soins et en rempart contre "la privatisation rampante" de l'assurance-maladie.
La caisse primaire d'assurance maladie de Créteil lui reproche d'avoir délivré des ordonnances non conformes à 51 patients entre avril 2007 et mars 2008. Elle évalue son préjudice à 2.612 euros et demande à ce médecin de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne)
aujourd'hui à la retraite, de rembourser. Elle réclame en sus une pénalité de 4.000 euros.Au coeur du conflit se trouvent les ordonnances dites "bizones", réservées aux patients en longue maladie (cancer, sida, sclérose en plaques...).
Un médecin est censé inscrire en haut de ces ordonnances les médicaments directement liés à cette affection et qui seront, à ce titre, pris en charge à 100% par la Sécurité sociale. Dans la partie inférieure, doivent figurer les traitements sans rapport avec la longue maladie et remboursés au taux habituel.
Dénonçant un règlement "arbitraire" qui revient à "découper le patient en morceaux", le Dr Poupardin a refusé d'appliquer cette distinction.
Déjà convoqué devant le TASS à l'automne 2010, M. Poupardin avait vu son jugement différé, la justice ordonnant une expertise remise au tribunal en juillet et qui devait déterminer si les médicaments prescrits par le médecin sont en rapport avec les affections de longue durée de ses patients.
Composé de représentants de partis et d'associations de gauche et d'extrême gauche, son comité de soutien a demandé la fin des poursuites et la suppression des ordonnances bizones dans un courrier adressé à la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.
Un rassemblement du soutien au Dr. Poupardin était prévu mercredi 26 septembre à midi, avant l'audience, devant le tribunal de Créteil.