Stéphane Gatignon, le maire EELV de Sevran (93), a annoncé qu'il poursuivait sa grève de la faim, entamée vendredi 9 novembre devant l'Assemblée nationale, dans l'attente de mesures urgentes pour les villes les plus pauvres.
"On reste là", dit Stéphane Gatignon, à l'issue d'une rencontre entre ses représentants et ceux de plusieurs ministères. "Ce que je demande, c'est quelque chose d'urgent pour les 100 villes les plus pauvres, quelque chose qui soit vraiment à la hauteur".
Lors de cette rencontre, les représentants de M. Gatignon ont réclamé au gouvernement, sans succès, "un fonds d'urgence pour les villes les plus pauvres", a précisé Ivan Canifru-Malig, chef du cabinet du maire de Sevran. Cette réunion était organisée, à la demande du Premier ministre, entre les collaborateurs de Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires, Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l'Etat, et François Lamy, ministre délégué à la Ville, en présence du préfet de Seine-Saint-Denis et du directeur régional de la Caisse des dépôts et consignation.
Dans un communiqué commun, les trois ministères représentés ont indiqué que le gouvernement avait mandaté "le préfet de Seine-Saint-Denis pour résoudre dès mercredi (14 novembre), avec la ville de Sevran, les difficultés afférentes au budget 2013".
Le gouvernement va par ailleurs "engager un travail avec l'Association des Maires Ville et Banlieue de France, sur les modalités de mise en place, dans les meilleurs délais, d'outils justes et efficaces de péréquation".
La question des crédits aux collectivités locales étaient discutée lundi 12 et mardi 13 novembre dans le cadre du budget par les députés, qui ont notamment voté une augmentation de 50% de la Dotation de développement urbain (DDU), destinée aux 100 villes les plus pauvres.
"Les actes d'aujourd'hui ne sont pas du tout à la hauteur", a estimé en réaction à ce vote M. Gatignon, qui réclamait surtout une hausse de 180 millions d'euros de la Dotation de solidarité urbaine (DSU), qu'il n'a pas obtenue.
Dans la journée, M. Gatignon a dénoncé "un acte de mépris" du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, après avoir pris "acte" qu'il n'obtiendrait pas les 5 millions qu'il réclame. "Le débat parlementaire est clos. La décision est prise, nous n'aurons pas les 5 millions nécessaires au budget de Sevran".