Aller manifester en faveur du #mariagepourtous c'est s'attendre à rencontrer des grands gays, des petites lesbiennes, des folles et des butchs. Mais aussi tout ce panel que compte la communauté si souvent caricaturée par ses éléments les plus visibles et finalement les moins représentatifs de la diversité de ses membres...
Aller manifester en faveur du #mariagepourtous c'est prévoir de cheminer un après-midi durant avec des familles déjà composées qui élèvent leur progéniture ni mieux ni plus mal que les autres, face à toutes les difficultés de l'éducation mais aussi ses joies et ses bonheurs. C’est partager aussi avec tous les autres, les hétéros avec leurs enfants, ou non, un point commun : leurs différences et leur couleurs bariolées.
Aller manifester en faveur du #mariagepourtous, c'est rechercher tous ceux de ses amis, cousins, frères ou parents qui sont venus, hétéos ou homos, en comptant plus sur le hasard que sur les nouvelles technologies, (téléphone ou sms) parce que la bande passante est assaillie par tous ceux qui manipulent leur smartphone pour partager leur après-midi avec ceux qui n’ont pas pu rejoindre le rassemblement.
Aller manifester en faveur du #mariagepourtous c’est contribuer à un acte politique fort, et participer à une réunion festive et bon enfant. Une batucada rythmera pendant les 5 kms du parcours sans baisse de rythme ou de faiblesse, les pas de danse des manifestants du milieu du cortège.
Aller manifester en faveur du #mariagepourtous, c’est regarder passer les anonymes, mais aussi les gens connus, en tête desquels Pierre Bergé bien sûr mais aussi Patrice Chéreau, Jean-Michel Ribbes ou encore Jamel Debbouzeet Melissa Theriau et leurs deux enfants. Ces derniers se plieront volontiers tout au long du chemin sans rupture de gentillesse ou de patience aux demandes de photos. Ce sera aussi compter les partis politiques présents, et les représentants des associations, sportives ou humanistes mixtes ou non.
«Peu de slogans mais beaucoup d'affichettes»
C’est aussi, après trois heures de défilé, et donc une moyenne horaire des plus faible tant la foule était dense et compacte, d’arriver au pied des jardins du Luxembourg. Tous mettront beaucoup de temps à se dire au revoir, malgré les invitations répétées des membres de quelques services d’ordre discrets et disséminés. Parce que le temps a filé vite, parce que personne n’a envie de se séparer malgré la nuit qui arrive
Aller manifester en faveur du #mariagepourtous, c’est se donner rendez-vous pour la prochaine fois, dans un mois certainement après l’audition par la commission parlementaire et avant l’ouverture des débats devant les deux chambres le 28 janvier.
Peu de slogans scandés par la foule. En revanche, beaucoup d’affichettes brandies avec de nombreuses saillies personnelles. En voici quelques unes :
Les Classiques :
Mêmes impôts, mêmes droits
Le droit d'avoir le choix
Hétéro, je veux l’égalité pour ma fille
Les Rancuniers :
Je veux épouser mon copain, pas mon cousin germain (référence à C. Boutin)
Les Humanistes
L'amour ne menace personne
La haine n’est pas une valeur familiale
N’ayez pas peur
Une dame aux cheveux gris avec son mari : "personne ne menace mes 45 ans de mariage"
« Les cris des homophobes m'affolent mais votre silence m'effraie. »
« Nos amours sont plus fortes que vos haines »
Les Nostalgiques :
« Sous les pavés, la crèche »
Les traits d’humour :
« André 23 occupe toi de ton culte »
« 2 pères 1 maire »
« Moi aussi je veux un power point tout pourri a mon mariage »