Une employée d'Areva a été agressée lundi à son domicile. Une agression qui serait liée à la signature d'un protocole d'accord entre Areva et la Chine pour le développement d'un réacteur.
Maureen Kearny, secrétaire CFDT du comité de groupe européen a été agressée lundi matin selon une information révélée par le quotidien Libération de ce jour. L'agresseur l'a bâillonnée et ligotée à un fauteuil puis aurait lancé : "C'est le deuxième avertissement , il n'y en aura pas de troisième" avant de prendre la fuite. Elle sera retrouvée 5 heures plus tard par sa femme de ménage.
La raison de cette agression : Maureen Kearny se serait intéressée d'un peu trop près à un accord passé en octobre dernier entre Areva, EDF et la Chine pour le développement d'un réacteur de 3 ème génération. Cet accord confidentiel qui n'avait fait l'objet d'aucune annonce était au centre des inquiétudes de la syndicaliste.
Michel Toudret, délégué central CFDT Areva NC (La branche nucléaire du groupe) confirme l'inquiétude des syndicats à propos de cet accord, craignant un transfert de technologie. Mais il s'est refusé à faire le lien avec l'agression dont a été victime sa collègue. Cependant il affirme que Maureen Kearny "recevait des coups de téléphone de menaces" depuis quelques temps. Il déplore aujourd'hui qu'elles n'aient pas été suffisamment prises au sérieux.
Une enquête de gendarmerie est actuellement en cours.
De son côté la direction d'Areva a fait savoir qu'elle voulait poursuivre en justice Libération pour la façon "diffamatoire" à ses yeux dont le quotidien a relaté l'agression de Maureen Kearny. Le directoire d'Areva reproche au quotidien d'avoir indiqué "par des raccourcis et des parallèles douteux qu' Areva pourrait avoir une quelconque responsabilité dans l'agression de l'une de ses salariés".