Deux des opérateurs mobile, Orange et SFR, annoncent cette semaine le déploiement de leur réseau "4G" sur Paris et l'Ile-de-France, confirmant ainsi qu'il repartent à la conquête d'un marché très secoué par la course à la baisse des prix depuis un an.
La "4G", c'est une génération technologique de la communication mobile qui doit permettre, avec un mobile ou une tablette compatible et bien sûr un nouvel abonnement associé, d'accéder à du haut débit mobile. Un saut qualitatif important donc qui devrait fluidifier l'internet mobile, et donc inciter les clients à souscrire des abonnements.
Jusqu'à présent, le problème de la "4G" pour les opérateurs, était essentiellement celui de son coût de mise en place, assez lourd, puisqu'il suppose la construction d'un nouveau réseau pour chaque opérateur. Orange et SFR ayant préalablement payé assez cher à l'état l'autorisation de licence pour exploiter ces futurs réseaux "4G".
Tout avait donc commencé assez lentement, en province. Les deux opérateurs avaient entamé le déploiement de leur réseau "4G" à leur rythme, sans précipitation, estimant d'abord que le coût final de l'abonnement serait, au début, trop élevé pour attirer très vite des abonnements. Le marché n'était pas encore mûr, estimait-on chez les deux opérateurs.
Difficulté supplémentaire : à Paris, des problèmes de réglementation, encadrée par la mairie, constituaient un obstacle au déploiement de cette technologie.
Mais depuis un an, bien des choses ont changé. L'année 2012 a été, pour le secteur des communications mobile, une année de guerre des prix, qui a commencé avec l'arrivée de Free sur le marché et de ses offres délibérément tonitruantes et déstabilisantes pour les trois opérateurs en place. Ont suivi en cascade, des ripostes de tous les opérateurs qui tous, peu ou prou, ont dû se lancer dans une guerre des offres et des prix.
Faire de nouvelles offres pour générer un nouveau marché
Conséquence : les opérateurs font désormais moins de marges et de profits sur ces offres désormais classiques. Et voici donc les opérateurs comme SFR et Orange contraints de proposer autre chose, de mettre sur le marché des offres différenciées, à plus haute valeur ajoutée, pour pouvoir les vendre plus cher. Voila pourquoi la "4G" devient, vue sous cet angle, beaucoup plus urgente!
D'autant plus qu'entre-temps, une négociation a permis d'aplanir les obstacles réglementaires avec la Mairie de Paris et ouvert les portes aux réseaux "4G" à Paris. Et Paris est sans doute le plus gros réservoir de clients potentiels pour une telle technologie!
France Télécom Orange a donc annoncé lundi 28 janvier, le lancement d'un réseau de téléphonie mobile de quatrième génération (4G) dans le quartier Opéra à Paris, première étape avant la couverture de toute la capitale et sa petite couronne d'ici fin 2013. L'offre est pour l'instant réservée aux professionnels sera étendue aux particuliers en avril.
Quant à SFR, il lance officiellement mardi 29 janvier la "4G" pour les particuliers comme les professionnels dans les communes de l'ouest parisien Nanterre, Courbevoie et Puteaux pour desservir le quartier d'affaires de La Défense. Il indique vouloir couvrir la capitale dans les mêmes délais que son concurrent, c'est-à-dire fin 2013.
Chez SFR, on explique espérer une augmentation des bénéfices grâce à l'adoption par une clientèle nouvelle de l'internet mobile. La baisse de tarifs SFR annoncée la semaine dernière doit permettre à la clientèle de se familiariser avec cette technologie pour l'adopter et ensuite passer à des forfaits plus chers.
Le directeur général délégué et directeur financier d'Orange, Gervais Pellissier, a pour sa part indiqué que son groupe ne se laisserait pas entraîner dans une baisse indiscriminée de ses tarifs. "Nous sommes convaincus que les clients sont prêts à payer un petit +premium+ (supplément) à partir du moment où la couverture et la qualité sont au rendez-vous. Orange a le meilleur réseau 3G et entend bien être le leader sur le terrain de la 4G",explique-t-il dans le journal Les Echos.
France Télécom/Orange va ainsi refondre ses tarifs en avril, pour prendre en compte ce supplément de qualité permis par la 4G qu'il estime se positionner entre "5 ou 10 euros de plus".
Bouygues Télécom espère une autorisation pour faire de la "4G" sur son réseau "2G"
Bouygues Télécom, le troisième opérateur mobile français, a choisi une autre voie pour la "4G". Alors qu'Orange et SFR ont répondu à une mise aux enchères par l'état des autorisations d'exploitation de licences "4G", et qu'ils ont donc payé ces licences, Bouygues a, de son côté, déposé une demande auprès de l'ARCEP, l'autorité de régulation, pour transformer son réseau "2G" en réseau "4g". Une solution évidemment bien plus rapide, moins coûteuse, qui fait hurler ses deux concurrents, furieux d'avoir payé une autorisation que Bouygues obtiendrait gratuitement!Reste que pour l'instant, l'Arcep ne s'est pas encore prononcé, même si Bouygues se livre actuellemùent à des essais de faisabilité. Bien évidemment, l'Arcep peut donner cette autorisation...ou pas!