Les promesses et "concertations" de Bertrand Delanoë ne semble avoir guère convaincu les enseignants. Car si la mobilisation reste forte au niveau national avec 36 % (chiffre du ministère à midi) à Paris le chiffre est nettement plus important, avec un près de 70% de grèvistes.
Pour la cinquième fois en trois semaines, les enseignants se mobilisent, pour protester contre la réforme des rythmes scolaires.
Nombreux pourtant sont les professeurs favorables à une réforme des rythmes, mais "pas de cette façon là" affirme le SNUipp. Si les professeurs sont d'accord pour abandonner la semaine de quatre jours, le projet actuel n'offre selon eux aucune garantie ni pour les enseignants, ni pour les élèves. Et plus qu'une réforme de fond, ils dénoncent un bricolage et des disparités à venir selon les communes.
Malgré quelques avancées, dans les discussions avec le ministre, les enseignants ont l'impression de ne pas être entendus sur les points qui les inquiètent.
-Quelle formation pour les animateurs chargés de gérer le temps périscolaire ?
D'autant que le manque de qualification des animateurs est un réel problème souligné par la plupart des directeurs. Idem pour le manque d'effectif et la difficulté d'en recruter lorsque le besoin se fait sentir.
Et ou se dérouleront ces activités, alors que souvent les locaux font défauts.Comment les enseignants prépareront leurs classe pour les activités de l'après-midi, si les salles de classe sont occupées à la pause méridienne. Et beaucoup de professeurs craignent de retrouver des enfants surexcités et fatigués pour les cours de l'après-midi.
Mais ce qui inquiète non pas seulement les parents d'élèves ou les enseignants, mais surtout beaucoup d'élus locaux, c'est la disparité qui risque d'exister d'une commune à l'autre. Si Paris propose un budget de 5 millions d'euros pour essayer de faire passer la réforme, qu'en sera-t-il de nombreuses petites communes d'île-de-France qui n'auront pas les moyens de financer des activités périscolaires, et pour qui la pause méridienne risque de n'être que de la garderie dans des locaux trop petits.
Le mouvement des enseignants qui avaient démarré dans une certaine indifférence générale, semble cependant gagner du terrain dans la population. Les professeurs à qui on reprochait une attitude corporatiste semblent réussir à faire passer leur message. Et la manifestation prévue cet après-midi sera l'occasion de le vérifier.