La droite a demandé ce lundi, au Conseil de Paris, la démission du préfet de police de Paris, Bernard Boucoult, suite aux "violences" des forces de l'ordre en marge de la manif pour tous, l'accusant d'avoir "manipulé" les chiffres sur le nombre de manifestants.
Les groupes UMP et UDI au Conseil de Paris ont pris à parti lundi le préfet de police Bernard Boucault sur les "violences" des forces de l'ordre en marge de la manifestation contre le mariage homosexuel, l'accusant d'avoir "manipulé" les chiffres sur le nombre de manifestants.
"Monsieur le préfet de police, vous avez une nouvelle fois tenté d'abuser l'opinion (...) en minimisant le nombre des manifestants. C'est de votre part une habitude méthodique, systématique, politique dérisoire", a accusé le président du groupe UMP Jean-François Legaret. "Vous n'avez pas pris les mesures permettant d'offrir à cette manifestation le parcours et les espaces nécessaires (...). Je vous adresse solennellement les questions suivantes: sur l'ordre de qui et dans quel but avez vous mis en danger la sécurité de manifestants pacifiques en usant de moyens disproportionnés ? Est-ce sur votre injonction que les forces de l'ordre ont usé de violences et ont fait usage de gaz lacrymogène sur des familles et des enfants ?", a-t-il poursuivi.
Le président du groupe UDI et sénateur Yves Pozzo di Borgo a renchéri en dénonçant une "manipulation des chiffres" et la manière dont "des enfants ont été gazés". "J'ai demandé à mon groupe (au Sénat, ndlr) que nous ayons une commission d'enquête, et en fonction des résultats nous demanderons la démission du préfet", a-t-il ajouté.
Le préfet Bernard Boucault a affirmé dans sa réponse que la réaction des forces de l'ordre avait été "proportionnée et mesurée", compte tenu de la "provocation à laquelle ils ont eu à faire face". Il a défendu le comptage des manifestants effectué par les forces de l'ordre, "oeuvre de fonctionnaires de police indépendants dont les méthodes de travail ne
sont pas techniquement contestables". "Je renvoie à la précédente manifestation du 13 janvier, dont l'estimation avait donné lieu à de vifs débats, avant d'être confirmée par le visionnage intégral des images tournées et par l'avis de différents experts indépendants cités par la presse", a-t-il ajouté.
"Je n'accepte pas que mon éthique du service de l'Etat, que je sers depuis 40 ans, soit mise en cause", a-t-il tempêté. Soulignant que les organisateurs avaient "joué avec le feu en distribuant jusqu'à la veille de la manif des autocollants" appelant à manifester sur les Champs-Elysées, il a regretté qu'ils "n'aient pas fait preuve de l'esprit de responsabilité qu'on est en droit d'attendre pour une manifestation de cette importance".