Les artistes du "plus célèbre squat d'Europe", qui occupent l'immeuble de la rue de Rivoli dans le 1er arrondissement depuis 1999, sont en délicatesse avec la mairie de Paris. A l'origine des tensions : un rapport d'audit particulièrement sévère sur leur façon de gérer le lieu.
Selon le quotidien Métro le président du collectif qui gère le lieu,Gaspard Delanoë, les relations entre les artistes du 59 rue de Rivoli, et la mairie de Paris se sont passablement dégradées ces dernières semaines. Au point que, à quatre semaines de l'expiration de la convention d'occupation du lieu signée en 2009, l'association se voit déjà revenir au temps où elle squattait le site dans la plus totale illégalité.
À l’origine de sa grosse colère, un audit commandé par la Ville sur la façon dont les artistes gèrent le lieu. Le rapport de l'Inspection générale, remis en octobre dernier, est gratiné. Les services de la Ville détaillent les petits et les gros écarts des artistes avec les engagements pris dans la convention. Flous dans la comptabilité, accès du public à des espaces interdits, locaux mal entretenus, usage de la cigarette, trop faible ouverture au public parisien. "Tout est négatif dans ce rapport", s'insurge Gaspard Delanoë, qui rappelle que le squat a accueilli depuis septembre 2009 "près de 300.000 visiteurs" et "plus de 1.200 artistes".
Un aspect particulier de l'audit a fait bondir les occupants du 59 Rivoli, qui se voient déjà mis à la porte. L'Inspection générale recommande un rééquilibrage des résidences d'artistes au profit des occupants temporaires. Ces derniers ne sont que 10 – contre 20 résidents permanents – et la Ville souhaite une meilleure rotation chez les habitants en réduisant à 15 le nombre de permanents.