Tout au long de la procédure, PSA a mis en avant ses mauvais résultats financiers. La baisse de 6,5% des ventes au premier trimestre 2013 et la crainte que le marché européen soit "plus difficile qu'attendu" en 2014 confirment la passe difficile que traverse le premier constructeur automobile français. Son plan "Rebond 2015" prévoit l'arrêt de la production à Aulnay (3.000 postes directs concernés initialement) en 2014, même si la rumeur enfle d'une fermeture anticipée dès 2013. Un poste sur quatre va disparaître à Rennes et 3.600 emplois dans les effectifs hors production, tous sites confondus. Mais PSA a toujours promis "zéro licenciement".
Un plan social à 600 millions d'euros
En décembre, PSA annonçait qu'entre mi-2012 et mi-2014, plus de 11.200 postes seraient supprimés, avec l'objectif que les effectifs dans l'activité automobile (PCA, Peugeot Citroën Automobile) fondent à 55.989 d'ici à mi-2014 (contre 67.112 fin mai 2012).
Feu vert de cinq syndicats
Sans attendre la fin de la période de consultation du CCE, des négociations avaient débuté fin octobre sur l'accompagnement des salariés. Aide à la création d'entreprise, indemnités de départ volontaire, formation: ces mesures n'avaient pas satisfait les syndicats, qui en décembre rendaient un avis défavorable. Les négociations ont ensuite repris: les indemnités ont été revues à la hausse, l'accompagnement renforcé, la période d'accompagnement allongée de même que celle du congé de reclassement. Ces avancées ont conduit en mars cinq syndicats représentatifs sur six à donner leur feu vert, y compris la CFDT contre l'avis de ses élus au CCE et du syndicat d'Aulnay. La CFDT d'Aulnay a en effet rejoint la grève lancée le 16 janvier par la CGT, opposée au plan, qui paralyse depuis la production. La CGT et SUD ont également attaqué le plan de la direction sur le front judiciaire. Les deux syndicats, déboutés vendredi, entendent faire appel. Ce qui n'empêchera pas PSA de poursuivre son scénario: sitôt le plan de sauvegarde de l'emploi enclenché, le groupe passera à la vitesse supérieure en s'attaquant à la compétitivité de ses usines. Des négociations doivent s'ouvrir en mai, pour un accord espéré en octobre.
>> Voir le reportage de Laurence Barbry et Pierre-Julien Quiers