Nicolas Bay, responsable de la campagne des municipales pour le Front national était l'invité de Samedi Politique sur France 3 Paris. Le parti de Marine Le Pen espère avoir des conseillers municipaux en seconde couronne. A Paris, il veut s'opposer à NKM, "la candidate gaucho-bobo".
Nicolas Bay est un élu de Haute-Normandie, mais il connaît bien l'Ile-de-France. En 2004, il avait été candidat aux régionales pour le parti de Bruno Mégret contre une certaine Marine Le Pen.
Crédibilité
"Aux qualités politiques assez limitées", jugeait-il à l'époque alors qu'il est devenu depuis un de ses lieutenants, en charge de la préparation des élections municipales.
(son portrait en 2004 à voir içi)
"C'est la jeunesse, c'était une période de division dans notre famille politique. Elle est révolue. Mes critiques étaient injustifiées à l'époque et encore plus aujourd'hui", s'excuse-t-il.
Parce que Marine Le Pen s'est améliorée ou parce qu'il est devenu raisonnable ? "C'est surtout moi qui suis devenu raisonnable mais Marine Le Pen a beaucoup gagné en densité et en crédibilité", répond-il.
Crédibilité, le maître-mot du FN depuis deux ans qui va être beaucoup employé à nouveau lors des élections municipales.
Cap sur la seconde couronne
"L'enjeu en Ile de France est de renforcer l'implantation locale et sa crédibilité pour que Marine Le Pen dispose d'un maillage solide d'élus locaux dans la perspective des futures échéances électorales", précise Nicolas Bay. En clair, disposer d'équipes pour faire la campagne présidentielle sur le terrain.
Mais dans notre région, l'ancien conseiller municipal de Sartrouville avoue honnêtement que le FN ne devrait pas gagner de mairie.
En revanche, il espère obtenir des conseillers municipaux en Seine-et-Marne, Yvelines et Essonne. "Nous aurons de très bons résultats en seconde couronne. Nous pourrons avoir de nombreux élus même d'opposition qui diront la vérité aux Français sur ce qui se passe dans les conseils municipaux", promet-il. Et de citer les villes de Mitry-Mory, Mantes-La-Ville ou Villeneuve-Saint-Georges.
Lors de la présidentielle, Marine Le Pen a obtenu 12% en Ile de France. Son plus faible score en France, ne dépassant son score national qu'en Seine-et-Marne. Pour Nicolas Bay, l'immigration massive et la sociologie en sont responsables.
"Il y a en Ile de France une concentration de gens qui sont moins durement touchés par le chômage ou la pauvreté. Et la disparition des services publics est une question qui se pose moins en Ile-de-France que dans d'autres territoires", explique le responsable frontiste.
NKM, "la candidate gaucho-bobo"
Il y a également un problème de leadership en Ile de France. Marie-Christine Arnautu, tête de liste du FN aux régionales en IDF en 2010 pourrait être candidate à Nice.
Et Jean-Marie, Marine ou Marion Le Pen ont tous tenté leur chance en Ile-de-France avant de se faire élire ailleurs. Pas de signaux merveilleux pour annoncer que c'est une terre de reconquête.
"C'est vrai le FN manque de visibilité en Ile de France, mais ce sera comblé à l'occasion des municipales", promet Nicolas Bay, lui-même parti en Haute-Normandie.
Wallerand de Saint-Just, candidat du FN à Paris pourrait devenir cette figure du parti dans la région. 'Il pourra rassembler beaucoup d'électeurs qui vont être déçus par la candidate gaucho-bobo qu'est NKM. Nous avons des perspectives de développement à Paris qui ne sont pas négligeables", espère Nicolas Bay.
Et en bon spécialiste de la carte électorale, il développe son argument. Le FN mise sur des conseillers d'arrondissement, là ou un maire sera désigné dès le premier tour et où il suffit donc de faire juste 5% pour être élu au conseiller municipal. Un peu tordu mais pas si idiot techniquement. En 2008, ce scénario avait concerné les 3,11,16 et 19 ème arrondissement mais aucun candidat FN avait alors dépassé ce seuil de 5%.