Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a invité samedi, les opposants au mariage pour tous à "réfléchir" avant d'aller manifester dimanche, en raison de "menaces" que font peser des "groupes d'extrême droite".
ARGENTEUIL (Val d'Oise)
"Je conseille (...) à tout ceux qui voulaient se rendre à cette manifestation de réfléchir, d'être prudents, parce que nous sommes inquiets sur les menaces et la présence de ces groupes" d'extrême droite, a expliqué le ministre, en marge de l'inauguration d'une statue de Jean Moulin, pour les 70 ans du Conseil national de la Résistance (CNR).
"Cette manifestation vise à contester une loi votée par le Parlement et ratifiée par le Conseil constitutionnel, donc, si chacun a le droit d'aller manifester,
on n'en voit pas bien ni le sens, ni le but", a-t-il ajouté.
Selon Manuel Valls, "des groupes d'extrême droite", qui "n'ont pas leur place dans la République", "ont prospéré dans le mouvement contre le mariage pour tous".
"Ils seront surveillés. A la moindre exaction, la police, comme la justice, interviendront", a t-il conclu.
BOIS DE VINCENNES (94)
Par ailleurs, Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a "déconseillé" samedi aux familles avec enfants de participer dimanche à la manifestation nationale organisée à Paris contre le mariage homosexuel, en raison des risques de débordements.
"Nous craignons pour aujourd'hui même des actions, des initiatives, de groupes d'extrême droite", a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur, en marge de la fête du bouddhisme au bois de Vincennes. "Selon les informations que nous avons c'est vrai aussi pour demain", a-t-il ajouté.
"La vérité m'oblige à dire mon inquiétude face à ces menaces physiques, verbales, des menaces de mort qui ont concerné plusieurs personnalités, et je déconseille effectivement aux familles avec des enfants de se rendre à cette manifestation", a poursuivi Manuel Valls.
Se disant menacée, Frigide Barjot, figure de proue des opposants, avait annoncé vendredi qu'"en l'état actuel des choses", elle ne manifesterait pas. Elle redoute que "certains veuillent profiter de l'ambiance de contestation sociale pour faire déraper le mouvement".
Pour le PS, la manifestation se prépare "dans des conditions particulièrement inquiétantes".
D'autant que le suicide dans Notre-Dame de l'écrivain Dominique Venner, figure intellectuelle d'extrême droite et opposant au mariage homosexuel, a renforcé la détermination de certains militants de ces cercles.
Selon une source policière, les autorités tablent sur la présence de 150 à 200.000 manifestants qui devraient être encadrés par quelque 4.500 policiers et gendarmes, soit un millier de plus que lors de la grande manifestation nationale du 24 mars émaillée de quelques incidents près des Champs-Elysées.