Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce vendredi 14 mai dans un climat tendu pour dénoncer "l'islamophobie" devant la mairie d'Argenteuil (Val-d'Oise), après plusieurs incidents ces dernières semaines dans la ville.
Un rassemblement a eu lieu ce vendredi 14 mai devant la mairie d'Argenteuil pour dénoncer des agressions islamophobes. Des altercations verbales ont également éclaté entre les manifestants, certains menaçant de se rendre devant le commissariat d'Argenteuil pour manifester leur colère.
"Les agressions islamophobes se succèdent et les politiques regardent ailleurs", a déclaré Abdelaziz Chaambi, le président de la coordination contre le racisme et l'islamophobie (CRI), association dont l'avocat, Me Hosni Maati, défend deux jeunes femmes voilées récemment agressées.
"Il faut faire cesser cette vague islamophobe qui est insupportable", a-t-il lancé aux manifestants.
Le 20 mai, une jeune femme voilée avait été agressée dans cette commune, ce qui lui a valu sept jours d'incapacité temporaire totale (ITT). Jeudi, une autre jeune femme voilée a affirmé avoir été agressée par deux hommes au crâne rasé, et devait porter plainte dans la journée de vendredi.
Les manifestants entendaient également dénoncer le contrôle mardi par la police d'une femme portant le voile intégral islamique, qui avait donné lieu à de violents affrontements entre plusieurs dizaines de policiers à des habitants.
Parmi les manifestants se trouvaient de nombreux jeunes musulmans traditionalistes, portant de longues barbes et des femmes voilées.
Le maire (PS) Philippe Doucet a été hué et pris à partie alors qu'il tentait de s'adresser aux manifestants. "Nous n'accepterons dans cette ville aucun acte islamophobe", a-t-il lancé. "Jusqu'à présent dans cette ville, il n'y a jamais eu de crâne rasé", a-t-il ajouté, essuyant sifflets et insultes d'une partie des manifestants. Des projectiles en papier ont été jetés sur lui.
"Je vous demande de rester calme. Calmez-vous s'il vous plaît", a imploré un homme qui s'est présenté comme le père de la jeune fille agressée jeudi. "Ne leur laissons pas l'occasion de nous prendre pour des sauvages", a-t-il ajouté.