Le tribunal administratif de Paris a annulé les permis de construire de deux bâtiments de l'Université Paris-VII (Diderot) déjà construits par une société du groupe Vinci. Selon la justice, toutes les normes de sécurité n'ont pas été respectées. Les édifices pourraient être détruits.
Les deux édifices concernés sont les bâtiments "Sophie-Germain" et "Olympe-de-Gouges", situés sur la ZAC Rive gauche, dans le XIIIe arrondissement
de Paris. Le premier abrite les UFR de mathématiques et informatique. Le second ceux de lettres et de sciences humaines. Ils ont été construits par Udicité, une société du groupe Vinci.
En cause, la sécurité incendie, notamment la question du désenfumage, la taille des escaliers ou encore le nombre de façades accessibles pour les pompiers. Ces bâtiments ne respectent pas les normes des établissements recevant du public.
La construction des 2 édifices est lié à partenariat public/privé, signé pour 28 ans, prévoyant que Vinci prenne en charge la conception, la construction, mais aussi l'entretien des bâtiments. En contrepartie, l'État s'est engagé à verser pendant toute la durée du contrat un "loyer annuel", intégrant le remboursement de l'investissement réalisé par l'entreprise lors de la construction et le coût de l'entretien des bâtiments.
Un troisième bâtiment de ce campus est par ailleurs au centre d'une information judiciaire pour "contrefaçon, faux et usage de faux et abus de confiance". A l'origine de cette enquête, la plainte en 2011 du cabinet d'architectes In/On, qui avait conçu ce bâtiment, et qui accusait Vinci d'avoir dénaturé son projet pour en réduire le coût, en revoyant notamment à la baisse les renforcements prévus pour consolider le bâtiment. Vinci avait fermement démenti.
>>Voir le reportage de Maud de Bohan