Un des jeunes gardés à vue vendredi après les affrontements à Trappes nous confie une version des faits qui met en cause les policiers.
Alors que le procès de six jeunes interpellés vendredi soir à Trappes a rendu son verdict (un jeune condamné à 6 mois ferme et 2 autres relaxés), nous avons recueilli le témoignage d'un autre suspect, qui sera jugé, pour sa part, le 17 septembre. Les cinq individus font partie des six personnes placées en garde à vue vendredi soir après les affrontements qui ont eu lieu près du commissariat de la ville.D'après son témoignage, Alexandre se rendait à une soirée avec des amis, vendredi soir, à Trappes, lorsque son attention a été attirée par les émeutes qui se produisaient à quelques centaines de mètres de là. Curieux, il se dirige vers le lieu des affrontements quand des policiers se jettent sur lui.
"Ils m'ont frappé au visage, à la tête, aux jambes, au dos... j'avais tellement peur que j'ai crié "C'est bon je me rends !". Ils m'ont insulté et se sont acharnés sur moi à coup de matraque. Un policier grand et baraqué m'a mis un grand coup dans la jambe, et c'est là que j'ai senti que ma jambe était cassée".
Quinze points de suture, trois grosses plaies sur le crâne et une jambe dans le plâtre. Alexandre, 20 ans, se remet difficilement de sa nuit de vendredi.
"Ils m'ont dit de me lever, m'ont menotté, m'ont pris par les aisselles. Je leur ai dit que ma jambe était cassée, que je ne pouvais pas marcher ils m'ont répondu "Bon on va faire un petit footing alors" ; et m'ont fait courir avec ma jambe cassée..."
Alexandre, interpellé vers 1h45, a été emmené au commissariat et mis en cellule. Malgré ses blessures, il a du attendre deux heures avant d'être transporté à l'hôpital.
"L'infirmière demande aux policiers ce qui s'est passé, ils répondent que je me suis battu !"
De retour au commissariat, Alexandre demande à faire une déposition et découvre que trois policiers ont déjà porté plainte contre lui pour agression et rébellion.
"Ils m'accusent de les avoir attaqués. Moi en short et en basket contre des policiers baraqués, armés et avec des boucliers !"
Le jeune homme, qui a été déféré ce week-end, est actuellement placé sous contrôle judiciaire. Il est convoqué en vue de son procès le 17 septembre prochain.Il nie les accusations des forces de l'ordre et s'estime victime d'une injustice. Il affirme vouloir se constituer partie civile et porter plainte contre les trois policiers qui l'ont plaqué au sol.