Que dit de lui l'affiche de campagne de Christian Saint-Etienne ?

Lundi 7 septembre, Christian Saint-Etienne, candidat UDI à la mairie de Paris a tenu une conférence de presse. Il a présenté son programme pour la capitale. Il rejette tout ralliement avec l'UMP sans fermer la porte à un partenariat. En attendant, son affiche de campagne est prête. Servira-t-elle ?

Triomphal, mais pas trop.

Sur son affiche de campagne, Christian Saint-Etienne apparaît conscient de sa valeur (parce que quand même, c'est le seul économiste dont Raymond Barre lisait les notes) mais aussi du rapport de force avec l'UMP (parce que quand même, c'est l'UMP qui est la plus forte quoi).

La photo est prise au bas de l'avenue de Wagram. En arrière-plan, au loin, il y a donc l'Arc de triomphe. Mais côté profil et pas de face, moins monumental, moins imposant. L'arche au loin,  presque comme un trou de souris pour faire son entrée à l'Hotel de Ville. La voie royale contre la porte étroite. Malraux contre Gide (c'est gratuit mais c'est pour se la péter au niveau du background culturel). Des listes avec ou sans l'UMP ?

Comme le dit le proverbe biblique: "Il est plus facile à un Hercule C130 de passer entre les piliers de l'Arc  un jour de défilé qu' à un centriste d'être clair sur ses alliances". Traduction de Chrisian Saint-Etienne. "Non à un ralliement à l'UMP, oui à un éventuel partenariat". Traduction en langage clair. Pendant ce mois d'octobre, l'UDI Paris va tenter de faire parler d'elle (tractage tout azimuth), pour arriver en novembre, moment de l'accord avec le MoDem, à 10% d'intentions de vote dans les sondages, et négocier avec l'UMP en décembre les places éligibles sur les listes communes en situation de force.

En attendant, il faut occuper le terrain. Christian Saint-Etienne délivre aujourd'hui le catalogue manufrance de ses propositions pour Paris. "Paris doit être une ville fluide". Tel est le sens de la photo. Deux voitures derrière lui roulent à une allure vive. Fluidité, sur le macadam de Paname, j'écrirai ton nom.  Il faut lutter contre la pollution de l'air. Un des deux véhicules est un cabriolet (les particules fines n'abimeront plus votre chevelure Loréal). Le candidat UDI veut faire de Paris "la première capitale mondiale à l'énergie positive". Concilier développement durable et développement économique. L'idéal aurait été qu'une voiture électrique passe dans le champ. Mais à défaut d' une Autolib, on a Jean-Louis Borloo.

Décontracté du gland à mocassin, le président porte sa veste sur l'épaule. Comme le gars qui est venu donner un coup de main. Un gars qui aurait été jeune avocat dynamique dans les années 80.  La caution Grenelle. Mais il ne s'agit pas que de communication visuelle. Borloo sur l'affiche pallie le déficit de notoriété de l'austère économiste qui se marre à ses côtés. C'est aussi un signe politique. Il se mêlera des élections municipales à Paris et des négociations avec le MoDem et l'UMP.

Et là, l'affiche prend un autre sens. Jean-Louis Borloo, n'est plus l'ami qui vous veut du bien mais aussi le chaperon qui va surveiller la conduite de son poulain au bal de promo des municipales. Christian Saint-Etienne répétait encore il y a trois semaines qu'il souhaitait des listes autonomes  de l'UMP dans tous les arrondissements de Paris. L'UDI nationale n'est peut-être pas sur une ligne totalement identique.

"Je vous présente mon candidat pour Paris " ou "Allez c'est bon Christian, faut rentrer dans le rang maintenant". C'est la marque des grandes photos. Elles ont toujours plusieurs sens.


L'actualité "Politique" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Paris Ile-de-France
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité