Le casse-tête Henri IV. Finalement la "tête d'Henri IV" ne serait pas la sienne.

La tête momifiée présentée comme celle du roi Henri IV, "authentifiée" en décembre 2012, est à nouveau contestée par une autre équipe scientifico-historienne, sur la base d'une autre étude ADN. Suite d'un feuilleton commencé en 1793 pour certains, et dès 1610 pour d'autres!

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Cette fois, c'est l'équipe franco-belge, celle de l'historien et journaliste spécialisé "têtes couronnées" Philippe Delorme et de Jean-Jacques Cassiman, directeur du service de Génétique humaine de l'Université de Louvain (Belgique), qui conteste 
les conclusions de l'équipe franco-espagnole du médecin-légiste Philippe Charlier et Carles Lalueza-Fox, expert espagnol en paléogénétique publiées il y a un an environ.

Fin décembre 2012, le Docteur Charlier, médecin-légiste, spécialiste des énigmes historiques, parfois surnommé "l'Indiana Jones des cimetières" et Carles Lalueza-Fox, publiaient dans la revue Forensic Science International un profil génétique commun trouvé entre la tête momifiée et du sang séché provenant d'un mouchoir qui aurait trempé dans le sang royal le jour où Louis XVI fut guillotiné, le 21 janvier 1793.

Reliques et ADN


Pour l'équipe franco-espagnole, la concordance génétique entre les deux reliques validait de fait leur appartenance à deux rois de France séparés par sept générations. Sauf que...!

Sauf que ...le sang de Louis XVI n'était pas le sang de Louis XVI et que, du coup, la tête d'Henri IV ne serait finalement pas la tête d'Henri IV !

Une nouvelle étude basée sur l'ADN des Bourbon encore vivants vient casser le lien génétique qui confirmait l'identité du crâne du "Vert Galant".
« Ce n'est pas le sang de Louis XVI », affirme Jean-Jacques Cassiman, qui a comparé la signature génétique de la relique avec des prélèvements ADN réalisés sur trois descendants vivants de la Maison Bourbon. Et patatras, la comparaison entre ce sang et la fameuse tête momifiée tombe!

Dès le début, dès la parution des travaux de l'équipe Charlier, Philippe Delorme avait manifesté son scepticisme. Il a même publié, cette année 2013, un livre "La  mauvaise tête d'Henri IV" qui se  veut une  contre-enquête, pour  dire  qu' « aucune des affirmations de l'équipe Charlier n'emporte l'adhésion »

C'est que les pièces sur lesquelles reposent ces "enquêtes" sont sujettes à caution. Leur histoire, mouvementées et incomplètes; leur état, après une traversée des siècles, rend leur analyse délicate et...contestable.

La tête d'abord. Une tête momifiée retrouvée chez un retraité en 2008, après plusieurs siècles de pérégrinations rocambolesques et souvent intraçables: on retrouve sa trace dans la collection privée d'un comte allemand au 19e siècle. Elle réapparaît en 1919 lors d'une vente aux enchères à l'Hôtel Drouot, où un antiquaire de Dinard l'achète pour trois francs. A sa mort, la relique a sans doute été un temps entre les mains de sa soeur.
La tête est aujourd'hui conservée dans un coffre de banque.

Le mouchoir au sang séché. Le sang séché attribué à Louis XVI. Analysé en 2011 par Carles Lalueza-Fox , il a été récupéré sur un mouchoir supposé avoir trempé dans le sang royal, le jour où Louis XVI, descendant en ligne directe paternelle d'Henri IV, fut guillotiné, le 21 janvier 1793. Le mouchoir se trouvait dans une sorte de gourde détenue par une famille aristocratique italienne.

Difficulté supplémentaire : bien sûr, aucun document historique écrit n'accompagne ces deux reliques, rien ne dit leur origine, rien ne trace leur parcours au fil des siècles et donc rien n'atteste de l'authenticité ni de l'une, ni de l'autre.

Analyse contre analyse


Dans ces conditions,tous les coups sont permis. Tout dépend de l'approche que l'on retient et des hypothèses historiques que l'on choisit de confronter. Recoupements, plus ou moins fiables avec des gravures ou tableaux, confrontation scientifiques avec des pratiques mortuaires en vigueur à l'époque ou tentative de recherches ADN, en fonction de ce que l'on teste, les résultats peuvent être contradictoires.

Mais l'histoire est belle et ses éléments sont propices à générer du rêve et de la passion. Voilà pourquoi l'étude qui est présentée aujourd'hui n'est sans doute pas la dernière. Voilà pourquoi aussi, la "tête d'Henri IV" n'a sans doute pas fini son voyage. 

Prochain épisode: Philippe Charlier a annoncé qu'une nouvelle étude était en cours de publication dans une revue médico-légale. Il s'agira cette fois d'une confrontation 3D du masque mortuaire d'Henri IV avec la tête momifiée, réalisée avec l'infographiste Philippe Froesch de Barcelone.




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