Trois points seulement ont fait la différente entre les Nanterriens et les Moscovites. Une défaite honorable pour la JSFN qui s'est montrée à la hauteur d'une compétition continentale.
Les Franciliens sont passés à deux doigts d'un exploit surhumain face au club russe, troisième de l'édition précédente et six fois sacré en Euroligue (ou Coupe des clubs champions), et qui dispose d'un budget huit fois supérieur au leur (40 millions d'euros contre 5).
Mais Nanterre peut-être fier. La JSFN s'est révélée plus que digne de son titre de champion de France et a sans doute perdu à jamais son label de "petit club", passé en vingt-six ans du plus bas niveau départemental jusqu'au sacre en ProA.
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A la Halle Carpentier à Paris, où ils doivent s'exiler en Euroligue, les Nanterriens avaient pour seule ambition de prendre du plaisir et d'en donner à leur public.Ils ont réussi bien plus que ça en faisant peur à des Moscovites récents vainqueursdu club NBA de Minnesota en match amical.
La JSFN a présenté à l'Europe le basket offensif, rythmé et enthousiaste qui l'a portée au sacre en ProA. Les joueurs ont changé, mais l'esprit
est le même. Will Daniels n'était pas là la saison passée, mais l'intérieur américain connaissait déjà la maison verte pour en avoir porté les couleurs en 2011-2012. Il n'a donc eu aucune peine à s'intégrer.
C'est lui qui a montré l'exemple et permis à Nanterre de se remettre d'un 2-8 initial, en alignant 12 points, dont deux tirs primés. A l'effarement général,
Nanterre a ainsi basculé en tête après dix minutes (20-11). Fidèles aux préceptes de leur entraîneur Pascal Donnadieu, les Franciliens ont continué à jouer sans se poser la moindre question, avec une folle ardeur défensive et une rafraîchissante insouciance offensive.
Ils ont fait monter l'écart à 13 points (27-14, 13e) après un bon passage de DeShaun Thomas, pendant que Daniels baissait légèrement de rythme (16 points tout de même à la pause, 18 au final).
Sentant le danger poindre, le CSKA a fini par réagir en solidifiant sa défenseet se reposant plus son secteur offensif en attaque, pour compenser une adresse extérieure défaillante (0 sur 6 à trois points après vingt minutes). Les Russes sont montés en intensité en début de troisième quart-temps, suivant
l'exemple de leur capitaine et leader Victor Khryapa et de Sonny Weems (12 pts) pour enfin repasser devant (36-35, 24e).
Mais, malgré une adresse extérieure soudain défaillante, Nanterre n'a pas lâché prise, grâce à une défense toujours aussi tenace. Les Franciliens ont repris les devants à cinq minutes de la fin (55-54) grâce à Johan Passave-Ducteil, admirable travailleur de l'ombre.
Jusqu'à la dernière seconde, le match est resté tendu. Mais Nanterre, au final assez maladroit à trois points (20%), sa grande spécialité, n'a pas réussi à trouver l'étincelle qui lui aurait permis de réussir un exploit sensationnel.