Lundi soir, l'UDI Paris a envoyé un courrier à ses adhérents qui laisse entrevoir une alliance avec le MoDem. Un ton assez différent d'une lettre envoyée à Jean-Louis Borloo le 16 octobre dernier beaucoup plus vindicative.
Christian Saint-Etienne range les fusils au placard.
Alors que jeudi dernier, les responsables de l'UDI menaçaient le MoDem de Marielle de Sarnez d'une primaire entre centristes à Paris, ils semblent ce lundi soir revenir à des sentiments plus pacifiques et....plus raisonnables.
Dans un mail envoyé aux adhérents de l'UDI Paris, que France3 Paris a pu se procurer, Patrice Gassenbach, patron du parti de Jean-Louis Borloo dans la capitale considère "que l'étape du rapprochement avec le MoDem est atteinte". "La victoire de Paris est loin d’être acquise. Par conséquent l’UDI et le MODEM doivent agir de concert pour reconquérir les espaces perdus et ceux qui sont nécessaires pour assurer une majorité de l’opposition", poursuit-il dans son courrier.
Alors qu'en septembre, Christian Saint-Etienne évoquait une candidature centriste autonome de l'UMP, cette hypothèse semble aujourd'hui abandonnée. "Dès lors, je considère que si nous aboutissons à un accord au premier tour avec l’UMP, celle-ci devra intégrer nos propositions programmatiques, c’est à dire celles qui ont été rédigées par nos équipes et présentées par Christian Saint-Etienne dans son projet pour Paris, lesquelles sont unanimement reconnues comme étant extrêmement innovantes", explique-t-il.
Il faut alors comprendre qu'il ne s'agit pas pour NKM de regarder seulement du côté de Marielle de Sarnez dont elle a salué les propositions logement.
Une partie est ensuite consacrée aux exigences de place sur les listes. "Dans l’hypothèse la moins favorable, c’est 19 sièges qui doivent revenir à l’UDI et au MODEM. L’UDI doit donc être en mesure d’obtenir 13 sièges au minimum".
Il est ensuite un passage un peu plus nébuleux qui semble régler des comptes personnels : "...tout en prenant en compte l’indispensable renouvellement qui résulte de l’inexistence sur le terrain, ou des actions négatives ou tout simplement de contraintes, certes difficiles à admettre, mais malheureusement liées à l’âge".
Pour comprendre qui est visé, il suffit de lire la lettre de de Christian Saint-Etienne à Jean-Louis Borloo que publient en exclusivité nos confrères du Lab d'Europe1. Il s'agit de Pozzo di Borgo, sénateur du VII ème arrondissement en guerre avec Gassenbach depuis des mois. Les termes sont assez violents.
A Jean-Louis Borloo, Gassenbach et Christian Saint-Etienne donnent la liste des gens qu'ils veulent voir soutenir pour les investitures. Marielle de Sarnez a droit a son petit paragraphe, où on qualifie d'erreur stratégique sa volonté de négocier en direct avec NKM.
De façon générale, le ton est beaucoup moins soft que dans la lettre adressée aux militants. Par moments, les deux courriers semblent même contradictoires.
La lettre adressée à Jean-Louis Borloo date du 16 octobre dernier. Le courrier aux militants d'aujourd'hui. Christian Saint-Etienne a donc évolué. Un sondage confidentiel commandé la semaine dernière qui le créditait de 3 contre 6% pour Marielle de Sarnez ne doit pas être étranger à cette inflexion. Ainsi que les pressions exercées par Nathalie Kosciusko-Morizet qui souhaite que les centristes se mettent rapidement d'accord. Et la volonté de Jean-Louis Borloo de conclure un accord avec François Bayrou.
Une conférence de presse de Christian Saint-Etienne prévue demain a été annulée aujourd'hui pour des "raisons logistiques". Une visite de terrain est néanmoins maintenue.
Le mariage centriste à Paris semble donc pouvoir se célébrer. Un mariage encore plus de raison que jamais.