Les enquêteurs chargés de retrouver à Paris l'homme qui a blessé par balles un photographe au journal Libération disposent de "nombreux éléments" et ont reçu "des centaines d'appels".
L'homme reste introuvable mais les recherches des hommes de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne se poursuivent.
Hier un appel à témoin et des photos ont été diffusés. Agé de 35 à 45 ans, de type européen, l'homme est également soupçonné d'être l'auteur d'une agression vendredi au siège de la télévision BFMTV et d'avoir obligé un automobiliste à le déposer non loin des Champs-Elysées après avoir tiré sur une banque de la Défense (banlieue ouest de Paris).
Depuis "plusieurs centaines d'appels" ont été reçus par la police mais il faut encore les analyser et pour l'instant ils n'ont pas donné beaucoup de nouveaux éléments. "Il faut évidemment vérifier, et cela prend du temps, mais cela nous permet d'avancer", a-t-elle assuré. Les enquêteurs comptent aussi sur le témoignage d'un proche ou d'un voisin qui l'aurait reconnu.
Les limiers de la criminelle possèdent également de nombreuses photos du tireur extraites des images de nombreuses caméras de vidéosurveillance, "et d'autres éléments matériels dont on ne peut pas parler".
Les empreintes laissées dans l'automobile ou encore sur les balles retrouvées au siège de Libération et devant la Société Générale sont en cours d'analyse. Il faut aussi passer au crible des centaines d'appels téléphoniques émis aux alentours des différents lieux où le tireur a fait feu.
"On accumule pas mal de choses. Mais il faut savoir être patient, surtout dans une affaire comme celle-ci. On reste confiant, et on pense tout de même pouvoir aller assez vite", a résumé la source.
Les enquêteurs exploitent aussi le témoignage de l'automobiliste qui a été séquestré pendant près de vingt minutes par le tireur. L'homme aurait déclaré "sortir de prison, être prêt à tout et avoir une grenade sur lui".Des éléments qui restent à vérifier, l'homme pourrait aussi mentir pour ralentir le travail des policiers. "Il y a quelques renseignements à tirer de cette séquence, mais ce n'est pas forcément fondamental dans l'enquête", a assuré une source proche de l'enquête.
Après un point avec les enquêteurs, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a reconnu lundi qu'il y avait "évidemment un sentiment d'inquiétude": "Tant qu'il n'a pas été interpellé, nous savons qu'il peut agir".