Les spectacles de Dieudonné dans le viseur de Manuel Valls

Dieudonné pourra-t-il continuer à donner des spectacles? L'humoriste controversé est dans le collimateur de Manuel Valls qui étudie les moyens de les faire interdire après de récents propos antisémites.

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Le ministère de l'Intérieur a annoncé vendredi qu'il étudiait "toutes les voies juridiques" pour interdire les "réunions publiques" de Dieudonné, qui selon lui "n'appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent (...) à accroître les risques de troubles à l'ordre public".

Manuel Valls, dans un entretien samedi au Parisien/Aujourd'hui en France, "casser" la "mécanique de haine" de Dieudonné et "en finir avec l'impunité et la complaisance" auxquelles l'humoriste controversé "a eu droit". "Un motif totalement fallacieux", selon l'avocat de Dieudonné, Me Jacques Verdier. "Cela impliquerait qu'il y aurait des risques de manifestations préalables ou postérieures à ce spectacle, or depuis des années que Dieudonné organise ses spectacles, il n'y a jamais eu le moindre incident", a-t-il affirmé. Précisant que "jamais un spectacle de Dieudonné n'a été interdit", il dénonce "un acte que l'on veut être de censure" sans "le moindre respect pour le spectateur".

Le ministère de la Justice "rappelle que la France dispose d'une législation adaptée pour sanctionner sévèrement les propos et les actes racistes qui sont inadmissibles parce qu'ils minent le lien social" dans un communiqué vendredi. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, est particulièrement vigilante sur le sujet", est-il précisé.

La ville de Marseille, interpellée par le candidat socialiste à la mairie, Patrick Mennucci, a demandé vendredi au préfet l'annulation d'un spectacle prévu le 2 février dans une salle appartenant à la ville et gérée en délégation de service public. "Interdire des spectacles d'un humoriste, là on tombe dans une dérive extrêmement préoccupante pour la liberté d'expression en France", selon Florian Philippot, vice-président du Front national. L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a dénoncé la "sympathie" du FN à l'égard de Dieudonné estimant que "l'un et l'autre se retrouvent autour d'un objectif commun, à savoir la diffusion de thèses racistes et antisémites par des moyens détournés".

Alors que de nombreux soutiens de Dieudonné volaient à son secours sur twitter, d'autres twittos, comme l'avocat @Maitre_Eolas, très suivi dans le monde judiciaire, dénonçaient son antisémitisme tout en critiquant "l'annonce du ministre de l'intérieur de vouloir interdire ses spectacles. Oui à une sanction a posteriori, non à une censure".


"Propos racistes et antisémites"


Le ministère de l'Intérieur dénonce notamment les "propos racistes et antisémites" de Dieudonné contre Patrick Cohen de France Inter. Dans un récent reportage sur France 2, on le voit s'en prendre au journaliste dans son spectacle au théâtre parisien de la Main d'Or, en lançant notamment: "Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage". 

Dieudonné attaque régulièrement Patrick Cohen depuis que le journaliste a demandé en mars à Frédéric Taddeï, sur le plateau de "C à vous", s'il continuerait à inviter l' humoriste controversé. "De déclaration en déclaration, (...), il s'attaque de façon évidente et insupportable à la mémoire des victimes de la Shoah" et "ne semble plus s'embarrasser de la moindre limite", a déploré le ministère, évoquant aussi le journaliste de LCP Frédéric Haziza qui a fait objet d'une campagne antisémite, relayée notamment par l'entourage de Dieudonné.

Dans un communiqué, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s'inquiète d'un "risque d'une flambée de violences regrettables portant atteinte à l'ordre public", à l'occasion de la prochaine tournée, qui débute en janvier, de Dieudonné.

La justice s'est déjà prononcée à plusieurs reprises sur le cas de l'humoriste controversé: il a été condamné fin novembre en appel à 28.000 euros d'amende pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale, pour des propos et une chanson antisémites contenus dans deux vidéos diffusées sur internet. Dans l'une des vidéos, il transformait la chanson d'Annie Cordy "Chaud cacao" en "Shoah nanas". Plus récemment, devant le tribunal correctionnel de Paris, le ministère public a requis contre lui 200 jours amende à 100 euros pour d'autres propos tenus dans un autre enregistrement vidéo d'avril 2010, dans lequel il reprenait l'expression "Shoah-nanas". L'affaire a été mise en délibéré au 7 février. Sa "quenelle", geste largement repris par ses fans sur internet, qui consiste à tendre un bras vers le sol, l'autre bras replié touchant l'épaule, fait également polémique: lui assure qu'il s'agit d'un "acte subversif" antisystème, d'autres y voient un salut hitlérien inversé.
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