La maison de couture italienne, fondée il y a 127 ans et de retour sur les podiums, sera au centre d'une vente aux enchères chez Christie's. L'actrice Marisa Berenson, petite-fille de la fondatrice de la marque, se sépare de sa collection.
Des manteaux de fourrure, robes, boléros, tuniques, tableaux et objets d'art ayant appartenu à la légendaire Elsa Schiaparelli seront vendus aux enchères le 23 janvier 2014 chez Christie's à Paris, en pleine semaine de la mode marquée par le retour sur les podiums de la maison de couture italienne qu'elle fonda en 1927. C'est l'actrice américaine Marisa Berenson, petite-fille de la couturière disparue il y a 40 ans, qui se sépare de ces trésors qu'elle veut "partager" pour "que les gens qui apprécient la mode et l'art connaissent sa grand-mère et continuent de s'inspirer de son univers", a-t-elle confié en présentant la collection vendredi.
La collection sera dispersée en 180 lots d'une valeur totale de 800.000 euros (environ 1,1 million de dollars). Elle est composée de vêtements portés par des icônes de l'âge d'or d'Hollywood (Marlene Dietrich, Katharine Hepburn, Ginger Rogers, Joan Crawford...) et de pièces personnelles couture et ethniques ( tuniques chinoises, persanes, islamiques, caftans) ainsi que de tableaux, objets d'art et un peu de mobilier. Parmi eux, quelques pièces phares dont un chemisier en soie violet, brodé d'étoiles et de constellations par le célèbre Lesage, mis aux enchères entre 25.000 et 30.000 euros; un gilet orné de perles avec des motifs de chevaux de rodéo, inspiré d'un voyage au Texas, (10.000/12.000 euros) et un lampadaire en bronze de 1936 signé Alberto Giacometti (60.000/80.000 euros).
"Tout cela reflète ce qu'elle était, une femme très moderne, libérée, qui écrivait des poèmes érotiques", a poursuivi Mme Berenson. "Elle était partie de chez elle très tôt avec la volonté d'échapper aux codes stricts de sa famille aristocratique. Elle voulait s'exprimer autrement et elle avait énormément de fantaisie", a ajouté cet ex-mannequin qui incarna la comtesse Lady Lindon dans le célèbre "Barry Lindon" de Stanley Kubrick. Cette fantaisie, a-t-elle raconté en s'amusant, "l'avait poussée à s'enfoncer des graines dans les oreilles et les narines pour y faire pousser des fleurs parce qu'elle se trouvait laide". Schiap', grande rivale de Coco Chanel, adorait s'habiller et se costumer en toutes circonstances, a poursuivi Mme Berenson, "même lorsqu'elle était seule et regardait sa télévision posée sur des grands Larousse, elle se changeait le soir", revêtant un kimono ou une tunique brodée d'or dans sa maison tunisienne d'Hammamet. "C'était une surréaliste avec un grand sens de l'humour", a-t-elle ajouté, tandis que Meredith Etherington-Smith, de chez Christie's, racontait à l'assistance comment Schiap' était arrivée à une fête "déguisée en radis se faisant attaquer par des oiseaux".