La justice saisie par la préfecture de police a annulé, samedi, la présence d'huissiers qui avait été obtenue par la Manif pour Tous au sein de son cortège prévu dimanche après-midi à Paris.
La justice saisie par la préfecture de police a annulé, samedi, la présence d'huissiers qui avait été obtenue par la Manif pour Tous au sein de son cortège prévu dimanche après-midi à Paris.
La juge des référés a, dans sa décision, estimé que l'ordonnance sans débat contradictoire qui avait permis jeudi la présence de ces huissiers n'était pas fondée.
"On prend acte que la préfecture de police ne veut pas jouer la carte de la transparence", a déclaré à l'AFP Cédric Du Rieu, secrétaire général de la Manif pour Tous.
Celle-ci "mandatera néanmoins par elle-même des huissiers comme elle en a le droit pour constater la bonne tenue de de sa manifestation", a-t-il ajouté, "Ils ne pourront pas demander des explications à la police mais constateront leur action".
La Manif pour Tous, expliquant qu'elle redoutait "des interpellations en nombre (...) à l'aveugle contre d'honnêtes citoyens", avait obtenu jeudi sur ordonnance que deux huissiers soient présents dans le cortège pour constater notamment l'attitude des forces de l'ordre et "relever d'éventuelles atteintes à la liberté individuelle".
Celle-ci avait été contestée en référé par la préfecture de police qui, selon son avocat, Me Ali Saidji, y voyait "une atteinte à la séparation des pouvoirs"
et un "contrôle a priori des actes de l'administration". "On place la police sous surveillance", a plaidé Me Saidji.
"On demande aux huissiers de réaliser des choses matériellement impossibles", avec un constat qui ne pourra être qu'"au mieux parcellaire", a-t-il poursuivi.
"On ne peut pas instrumentaliser la justice à des fins médiatiques", a encore estimé Me Saidji.
Après les défilés contre le mariage homosexuel émaillés de violences en 2013 et une semaine après les débordements qui ont suivi la manifestation "Jour de colère", les autorités ont mis en garde contre tout trouble à l'ordre public.
La Manif pour tous "en a assez qu'on renvoie de ses cortèges une image fausse" et "souhaite que des officiers ministériels puissent constater ce qui se passe vraiment", avait rétorqué lors de l'audience, l'avocat de l'association, Me Henri de Beauregard, assurant qu'il n'était "pas question de mettre en cause la probité des fonctionnaires de police".
Après avoir mené le combat contre le mariage homosexuel, la Manif pour Tous a appelé à manifester à Lyon et Paris notamment contre l'ouverture de
la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, contre la gestation pour autrui (GPA), et contre l'"ABCD de l'égalité", un dispositif expérimental en primaire pour lutter contre les stéréotypes filles-garçons.
Le futur projet de loi sur la famille, présenté en avril en Conseil des ministres, ne prévoit pas d'ouvrir la PMA aux couples de lesbiennes ni d'autoriser les mères porteuses.