Des patientes d'André Hazout, citées par la défense à son procès pour viols, ont décrit mercredi devant les assises de Paris un gynécologue talentueux et respectueux qui réussissait là où les autres avaient échoué.
Le gynécologue, spécialisé dans la procréation médicalement assistée, est accusé de viols et agressions sexuelles sur sept patientes entre 1995 et 2004. Trente autres femmes ont également porté plainte mais pour des faits prescrits.
Pour l'accusation, le Dr Hazout a abusé de son autorité en s'en prenant à "des personnes qu'il savait particulièrement vulnérables", des femmes d'autant plus fragiles et dépendantes qu'elles voyaient en lui le dernier espoir de tomber enceinte.
Interrogé mardi à l'ouverture du procès, le praticien a minimisé sa réputation de réussite. "J'étais un gynécologue parmi d'autres à faire de la fécondation in vitro (FIV)", a-t-il expliqué, attribuant sa renommée surtout à ses publications.
Pour justifier ses résultats, il a précisé avoir pratiqué "une FIV intelligente" : "quand une personne n'avait aucune chance de réussite, je le lui disais".
Mercredi, des patientes citées par la défense et donc favorables au gynécologue qui leur a permis d'avoir leur premier enfant ont décrit au contraire un praticien hors du commun, qui a réussi là où tous ses prédécesseurs avaient échoué.
"Après avoir essayé vainement pendant huit ans d'avoir un bébé", Sophie G., ancienne avocate, a consulté le Dr Hazout. "Il m'a dit : qu'attendez-vous de moi?, j'ai répondu : un miracle docteur". "Je ne savais plus à quel saint me vouer", raconte à la barre cette femme en décrivant le "traitement inhumain" des candidates à la maternité, un "tunnel du désespoir". "J'ai subi cinq FIV, 20 anesthésies générales, 12 hystéroscopies, des piqûres d'hormones et des prises de sang quotidiennes", énumère-t-elle. A la deuxième FIV avec le Dr Hazout, elle tombe enceinte. "Je lui serai reconnaissante
toute ma vie", dit-elle encore émue.
A cette époque, elle était "fatiguée, désespérée mais pas fragile", et le gynécologue, assure Sophie G., n'a jamais eu de geste déplacé à son égard.
Même témoignage pour Juliette Decoux, commissaire aux comptes, qui a eu deux enfants grâce au médecin dont elle souligne la "réputation de succès".
Le Dr Hazout l'a rapidement tutoyée, complimentée sur sa beauté et lui fait la bise, se souvient-elle, tout en affirmant n'avoir "jamais eu le sentiment" qu'il la "draguait". Une amie lui avait parlé de lui comme "d'un sacré loulou qui aimait bien les femmes" mais, poursuit-elle, "j'étais plus sensible aux témoignages vantant ses qualités professionnelles".
Hélène Salomon, médecin, mère d'une petite fille née sous FIV, se rappelle avoir aussi vu beaucoup de gynécologues avant de réussir sa grossesse avec le Dr Hazout. "C'était un homme chaleureux, très humain. Une fois il m'a embrassée sur le front, raconte-t-elle, c'était avant une opération, j'étais stressée, c'était paternel, rassurant."
Le procès est prévu jusqu'au 21 février.