Le gynécologue de renommée internationale, André Hazout, comparait à partir de mardi devant la cour d'assises de Paris pour des agressions sexuelles et des viols sur six de ses patientes.

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André Hazout, âgé de 70 ans, radié de l'ordre des médecins en 2013, va comparaître pendant trois semaines pour des viols et agressions sexuelles sur deux patientes, des viols de deux autres patientes et des agressions sexuelles de deux autres femmes. Surnommé « docteur bébé », ce médecin était reconnu comme un spécialiste de la procréation médicalement assistée (PMA) revendiquait des milliers de patientes attirées par ses taux de réussite en matière de fécondation in vitro.

Proche du professeur René Frydman et du biologiste Jacques Testard, pères scientifiques du premier bébé éprouvette, il partageait son temps entre la clinique de La Muette (Paris), les hôpitaux Bichat (Paris) et Antoine-Béclère (Clamart), et son cabinet privé à Paris (17e). Le professeur Frydman, qui a décoré Hazout de la Légion d'honneur, a dit avoir eu connaissance de "rumeurs" mais d'aucun "élément concret".


Il est reproché au praticien d'avoir abusé "de l'autorité que lui conférait ses fonctions" en s'en prenant à "des personnes qu'"il savait particulièrement vulnérables", des femmes qui voyaient souvent en lui un dernier espoir de tomber enceinte. Leurs récits décrivent un même scénario: une phase de séduction, des baisers sur la bouche, des caresses intimes et des agressions sexuelles ou des viols perpétrés sur la table d'examen gynécologique ou à même le sol lors de consultations.
L'une des victimes a raconté être tombée enceinte du gynécologue qui aurait, selon son témoignage, procédé à son IVG dans son cabinet en caleçon après l'avoir violée une nouvelle fois en lui disant "tu vas voir, je vais te faire l'amour et ça va aller mieux".
Les témoignages des victimes montrent l'emprise qu'exerçait le praticien qui proclamait sur un panneau dans son cabinet: "Trust me, I'm a doctor" (Soyez en confiance,
je suis médecin).
"Je voulais tellement ce bébé, je sais (...) qu'il avait compris que je ne pouvais pas me défendre". "Il y avait tellement de femmes qui venaient du monde entier pour le voir, les rendez-vous s'enchaînaient, je voulais qu'il fasse attention un petit peu plus à moi", ont expliqué des victimes.
Pour sa part, le docteur Hazout a admis des rapports sexuels consentis avec quelques patientes et attribué les accusations qui le visent à son "attitude familière, extravertie et conviviale".



27 non-lieux
Les plaintes de 27 autres patientes se disant victimes du médecin ont abouti à des non-lieux, les faits étant prescrits, et le dossier de trois femmes n'a pas été retenu par la justice, faute d'éléments de preuves suffisantes. Mais certaines d'entre elles, citées par le parquet, devraient venir témoigner au procès.

L'affaire a été révélée à la justice par une première plainte déposée en 2005. Mais le premier signalement sur le comportement anormal du praticien à l'ordre des médecins remonte à 1991. Il n'y a eu aucune suite pendant des années, ce qui a valu à au Conseil parisien de l'Ordre des médecins d'être condamné par la Cour administrative d'appel de Paris en octobre 2012 pour son inertie.

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