La filière ovine part à la conquête de nouveaux éleveurs. Pour attirer les jeunes générations, les ovinpiades s'avèrent un bon exercice. La neuvième édition de ce concours s'est déroulée en ce jour d'ouverture du salon de l'agriculture.
Dans une dizaine d'années, plus de la moitié des éleveurs de brebis partiront à la retraite. C'est dire l'urgence de former des jeunes pour assurer la survie d'une filière qui détient 43% de la production moutonnière en France.
Redonner aux jeunes l'envie de se lancer dans une profession exigeante mais pas moribonde, c'est l'un des objectifs des ovinpiades des jeunes bergers, lancées il y a maintenant 9 ans. L'idée est née dans le lycée agricole de Montmorillon, dans la Vienne. L'équipe enseignante a élaboré des épreuves qui n'ont d'abord attiré que 5 régions. Aujourd'hui reconnu par les professionnels, le concours séduit des jeunes de toutes les régions de France. Ils étaient 38 cette année à se présenter ce samedi au salon de l'agriculture devant un jury où veille Christian Souille, l'un des initiateurs du projet. Et le concours a désormais une résonance mondiale. Après une première édition en Nouvelle-Zélande, la 2ème coupe du monde des jeunes bergers se déroulera en octobre prochain, lors du sommet de l'élevage à Cournon, dans le Puy-de-Dôme.
Tous les concurrents ne deviendront pas bergers, peut-être éleveurs ou salariés. Mais qu'importe. Ils ont découvert, comme Hugo Pottier et Arnaud Losser, 19 ans tout les deux, à travers plusieurs épreuves alliant théorie et pratique les fondements du métier. Et ce n'est pas toujours facile à l'image de la dernière épreuve, l'appréciation de l'état de santé d'une brebis: en moins de 6 minutes, choisir un animal dans le lot présenté, prendre sa température, observer yeux, dents, mamelles et pieds (voir images ci-dessus).
Avec 30 à 40% d'éleveurs ovins âgés de plus de 55 ans, il faut aujourd'hui assurer la relève. Pour se faire, 8000 éleveurs de moutons devront s'installer dans les dix prochaines années.