Quand on épluche en détail les listes déposées pour les municipales, on découvre que la soeur de Wallerand de Saint-Just est candidate, qu' Eva Joly se présente dans le 14 ème et qu'il y a des noms amusants comme Cynthia Belle-Jambe sans que l'on sache si c'est un pseudo.
99 pages de noms.
Moins long qu'un annuaire, plus épais que votre compte d'amis sur Facebook, c'est la liste des candidats sur Paris dévoilée par la préfecture.
Comme vous ne passerez pas de fastidieuses heures à les regarder en détail, je l'ai fait pour vous. Vous m'en saurez gré éternellement, car sinon vous seriez passés à côté d'informations fondamentales. Dans la peau de Julian Assange, voici les petits secrets des listes parisiennes.
Où est Cécile ?
L'essentiel dans une liste est d'être en position éligible. Mais comme la lanterne rouge du Tour de France, la dernière place est convoitée. Comme un signe de soutien un peu plus engagé qu'une simple signature pour un comité.
A ce jeu du "retrouvez les vedettes dans les profondeurs du classement", les écologistes sont les plus forts. Cécile Duflot clôt la liste EELV du 11 ème. L'autre ministre vert Pascal Canfin est avant-dernier sur la liste du 12 ème, juste devant Emmanuelle Cosse, la patronne du parti.
Bref, à Europe-Ecologie, on ne se cache pas derrière son petit doigt local, on assume l'enjeu national du scrutin. Ce dimanche d'ailleurs, ces figures d'envergure étaient en campagne à Paris.
Avec @CecileDuflot et @JoelleMorel11 à la ressourcerie de la petite roquette pour decouvrir les initiatives du lieu pic.twitter.com/ODYneSUco3
— Christophe Najdovski (@C_Najdovski) March 9, 2014
Mais c'est dans le 14 ème arrondissement, que le name-dropping écolo toure à plein régime d'une éolienne par grands vents. Dans les dernières positions de la liste, on retrouve, Denis Baupin (député), Yves Cochet (député européen et ancien élu de Paris) et ..... Eva Joly, l'ancienne candidate du parti à la présidentielle.Au PS, les anciennes vedettes pointent dans les premières positions des listes. Il s'agit des parlementaires à qui on a demandé d'anticiper la loi du non-cumul. Il l'ont fait avec plus ou moins de bonnes grâces. Ils ne seront plus maires mais ils tiennent à sièger au conseil de Paris. Il s'agit de Pascal Cherki, n°2 dans le 14, de Patrick Bloche ou Daniel Vaillant, n°3 dans le 11 ème et 18 ème. Ce sont des noms qui comptent dans l'arrondissement. Cela peut-être un handicap de s'en priver.
C'est la même logique qui explique la 10 ème position de François Lebel, maire sortant sur la liste UMP-UDI-MoDem dans le 8 ème.
Passion généalogie
C'est la tradition. Observer sur les petites listes, les noms identiques qui indiqueraient une parenté et donc un petit coup de pouce familial pour pouvoir compléter des listes. Dans le 15 ème arrondissement, le plus peuplé, il faut quand même sortir 54 noms. Ainsi sur la liste "Nous Citoyens" de Valérie Sachs dans le 16 ème, c'est une Tatiana Sachs qui ferme la marche. Un parti pris esthétique de boucler la boucle. Sur une autre liste de Denis Payre, dans le 18 ème on trouve trois personnes qui portent le patronyme de Delb.
Attention quand même à ne pas se laisser guider par de troublantes homonymies.Paul-Marie Couteaux conduit la liste FN/RBM dans le 6 ème. Sa n°2 est Claire Couteau-Bégarie. Un couteau à double-tranchant, c'est toujours mieux, mais ils n'ont pas de liens familiaux.
Sans s'acharner sur les listes "Nous citoyens", c'est aussi le cas pour d'autres partis. Le Front de gauche nous offre ainsi une variante. La famille Schapochnikoff semble très engagée en politique puisqu'on retrouve trois de ses représentants mais dans des arrondissements différents. Michel, n°15 dans le 10 ème, François-Olivier dans le 8 ème à la 11 ème place et Anne à la dernière place du 9 ème.
Une affaire de famille
Les conjoints sont difficiles à repérer car certaines femmes utilisent leurs noms de jeunes filles. Ce n'est pas le cas de l'épouse d'Yves Jégo, Ann-Katrin qui est N°12 sur la liste Goasguen dans le 16 ème. Son mari est député UDI de Seine et Marne.
La dynastie Filoche est également implantée dans la capitale. Gérard Filoche, le chef de famille, célèbre pour ses coups de gueules et ses pétitions pour un PS plus à gauche n'est pas élu. Mais sa fille Léa, oui. Elle est conseil de Paris depuis 2008, élue du 19 ème arrondissement. Elle se représente. Dans le 1er, arrondissement, c'est Françoise, l'épouse de Gérard, qui se présente en 4 ème position.
Raquel Garrido et Alexis Corbière, deux responsables du parti de Gauche sont en couple. Un vrai couple politique dont l'union est de notoriété publique. Alexis conduit la liste FDG dans le 12 ème. Raquel est n°8. Une position symbolique puisqu'elle a aucune chance d'être élue. Mais un acte politique.
Enfin, on découvre une Chantal de Saint-Just, n°4 de la liste FN/RBM dans le 4 ème. Il s'agit de la soeur de Wallerand, le candidat de Marine Le Pen à l'hôtel de ville. "Nous n'avions besoin de personne pour constituer la liste. Mais elle tenait à s'engager à mes côtés, après mon interpellation lors des commémorations du 11 novembre", explique Wallerand de Saint-Just.
Les noms rigolos
On regrettera que Gaspard Delanoë, candidat dans le 10 ème, n'est pas poussé sa potacherie un peu lourdingue à ne présenter que des homonymes.
Mais le Front de Gauche nous offre un peu de poésie gouailleuse. Nono la patate clown des Batignolles Jean-François est n°35 dans le 17 ème. Et Luc Riton la manivelle défendra les couleurs de Mélenchon dans le 20 ème.
Mais le plus beau patronyme est celui d'une candidate de Michel Charzat dans le 20 ème. Cynthia Belle-Jambe. Pseudo ou pas. On peut toujours rêver, pour ceux et celles qui le souhaitent, que ce soit une danseuse du Crazy-Horse.