Mardi 1 er avril, Nathalie Kosciusko-Morizet réunit en fin d'après-midi les nouveaux élus UMP et centristes au conseil de Paris . A l'ordre du jour, deux questions. Qui prendra la présidence du groupe UMP au conseil de Paris ? L'UMP présentera-t-elle un candidat à l'élection du maire samedi ?
Nathalie Kosciusko-Morizet ne sera sans doute pas candidate à la mairie de Paris. Jusqu'ici, elle n'était que tête de liste UMP-UDI-MoDem dans le 14 ème. C'est samedi matin que les 163 conseillers de Paris éliront Anne Hidalgo à l'Hôtel de ville. Une formalité puisque sa coalition (PC-PS-EELV) détient la majorité des sièges.
NKM ne souhaite pas participer à ce scrutin. Elle va en discuter en fin d'après-midi avec les 71 élus centristes et élus UMP de la capitale réunis pour tirer bilans et perspectives des municipales à Paris. Et elle va en expliquer les raisons.
L'UMP estime avoir été majoritaire en voix dans la capitale selon les calculs de Jean-Didier Berthault, le directeur de campagne de NKM. En additionnant les voix du premier tour (1,6,16 et 17 ème arrdt) et du second tour ((les 16 autres arrdts) d'Europe-Ecologie et du PS d'un coté et des listes UMP-UDI-MoDem plus divers droite, il obtient 337.826 voix pour NKM et 336.292 voix pour Hidalgo. Un mode de calcul qui a sa cohérence mais dont le PS conteste la logique. De toute façon, il est symbolique et ne change rien à la majorité au conseil de Paris.
Il permet néanmoins à l'UMP de critiquer l'injustice du scrutin parisien par arrondissement mis en place par la loi PLM de 1983. Un élément de langage déjà préparé dès juin 2013 quand NKM s'était associée à une proposition de loi demandant l'élection du maire de Paris au suffrage universel direct. Elle n'avait aucune chance d'aboutir mais il s'agissait de prendre date.
NKM considère qu'elle a été élue par les parisiens. Symboliquement. Se présenter samedi serait amoindrir ce symbole et reconnaître un bien fondé à la loi PLM "Il y a une certaine cohérence à ne pas aller au bout de la logique du scrutin parisien en ne présentant pas de candidat samedi matin", explique un membre de l'entourage de NKM. Il s'agira non de rendre illégitime l'élection d'Anne Hidalgo mais de la dévaloriser.
En revanche, Nathalie Kosciusko-Morizet après avoir consulté toute la journée d'hier annoncera qu'elle souhaite être candidate à la présidence du groupe UMP. Une façon de montrer qu'elle veut poursuivre son implantation à Paris et devenir la première opposante à Anne Hidalgo. "C'est une bonne nouvelle", juge une des nouvelles élues de l'est parisien, pour qui la prochaine fois sera la bonne. Ce "mandat" de président de groupe dure deux ans. Il n'entrera donc pas en concurrence frontale avec un éventuel calendrier présidentiel pour Nathalie Kosciusko-Morizet.
L'UMP et le centre feront néanmoins groupes séparés. NKM aurait souhaité un groupe commun. Les 16 élus centristes préfèrent l'autonomie afin de pouvoir faire entendre "leur sensibilité en cohérence avec l'UMP". Un groupe qui doit gérer la cohabitation entre les élus UDI, les élus MoDem et ceux qui naviguent entre les deux. Nathalie Kosciusko-Morizet veut instituer un comité de liaison fort entre les deux groupes afin de poursuivre la dynamique d'union qui lui a permis d'arriver en tête au premier tour. Les centristes verraient bien une répartition thématique entre les deux groupes.
Les centristes qui négocient en ce moment le nom de leur président de groupe. Il devra être un trait d'union entre le MoDem et l'UDI, bien vu et apprécié par Nathalie Kosciusko-Morizet tout en ayant une bonne connaissance des arcanes et des usages du conseil de Paris.
