La grève des cheminots contre le projet de réforme ferroviaire, à l'appel de la CGT et de SUD-Rail, a été reconduite pour vendredi, a annoncé jeudi la CGT, alors que des discussions avec le gouvernement sont en cours.
"Les cheminots, fortement mobilisés au 2ème jour de grève, ont massivement reconduit le mouvement pour 24 heures", selon un communiqué de la CGT.
Les deux syndicats appellent à un rassemblement près du ministère des Transports à Paris et à des initiatives partout en France pour imposer "une autre réforme".
La CGT-cheminots "exige la réécriture totale du projet de loi sur la base de la plateforme unitaire CGT, Unsa, SUD-Rail ce qui implique une modification du calendrier et un report des débats parlementaires prévus à partir du 17 juin", a ajouté le syndicat.
Le projet de réforme, destiné à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence, prévoit
la création d'un groupe public industriel intégré.
Ce groupe doit être composé d'un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) "mère", nommé "SNCF", et de deux Epic "filles": "SNCF Réseau", le gestionnaire d'infrastructure, l'actuel Réseau ferré de France (RFF), et "SNCF Mobilités", qui exploitera les trains.
Pour les syndicats opposés à cette réforme, le projet ne règle pas le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, SNCF et RFF, séparées en 1997.
Le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier a entamé mercredi soir des discussions avec les syndicats contestataires et avec la CFDT qui soutient le texte. Mercredi matin, SUD-Rail a claqué la porte, reprochant à M. Cuvillier de "refuser de négocier".
Les discussions s'annoncent "longues", selon Marc Baucher, représentant de l'Unsa, joint pendant une "interruption de séance" à la mi-journée. "On attend un nouveau document du ministère, de nouvelles propositions. On veut qu'il y ait des engagements formalisés". Dans le premier document remis en début de matinée, "il manque notamment des engagements sur le traitement de la dette, le financement de la réforme", a-t-il estimé auprès de l'AFP.
"On est venus vraiment dans l'état d'esprit d'aboutir. On est en négociation très longue", a-t-il ajouté.
Arrivée à 11H30, la délégation de la CFDT attendait l'issue des discussions entre M. Cuvillier, la CGT et l'Unsa, pour être reçue à son tour. La CFDT pense être reçue vers 14H00.
La grève, entamée mardi soir, est reconductible par périodes de 24 heures. Jeudi, pour le deuxième jour, le taux de participation était en baisse, s'élevant en fin de matinée à 22,64% pour l'ensemble du personnel, soit 5 points de moins que la veille, selon la direction de la SNCF.
Selon François Nogué, DRH du groupe, "il s'agit d'une évolution de reflux assez significative".
Côté trafic, après d'importantes perturbations mercredi, la SNCF a fait état d'une "amélioration" jeudi avec notamment 1 TGV sur 2 en moyenne sur les axes Nord et Atlantique. L'Ile-de-France demeurait toutefois le point noir.