C'est un revers politique pour Anne Hidalgo, Jean-Paul Huchon et Claude Bartolone : l'Assemblée Nationale a renvoyé à 2015 au moins l'éventuelle hausse de la taxe de séjour qu'ils réclamaient, avec l'aide de députés socialistes Franciliens, pour financer les transports publics.
L'Assemblée nationale a accepté de justesse dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 juillet, par 33 voix contre 28, de renoncer à relever le plafond de la taxe de séjour à 8 euros, contre 1,50 euro actuellement, voté en première lecture, et de repousser toute réforme à 2015.
Ces hausses avaient été adoptées le 25 juin sur proposition de députés socialistes, en particulier d'Ile-de-France, sans que le gouvernement ne s'y oppose, le ministre des Finances Michel Sapin et le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert s'en remettant alors à "la sagesse de l'Assemblée".
Les élus socialistes réclamaient cette très forte hausse de la taxe de séjour pour permettre de générer de nouveaux financements
Mais elles avaient ensuite suscité la vive opposition de leur collègue aux Affaires étrangères, Laurent Fabius, en charge du tourisme, qui relayait les inquiétudes des professionnels du secteur.
La commission des Finances de l'Assemblée, jeudi 10 juillet, avait alors proposé un nouveau mécanisme inspiré d'un rapport parlementaire sur la fiscalité des hébergements touristiques, espérant avoir mis au point un compromis acceptable. Entre autres modifications, la Commission proposait la mise en place de nouveaux tarifs pour la taxe de séjour, ne pouvant dépasser 3,50 euros par nuitée et par personne, mais aussi un nouveau barème, avec une catégorie
spécifique pour les palaces.
Mais les nombreuses discussions entre les députés socialistes et le gouvernement n'ont pourtant pas abouti à un accord. Les principaux élus socialistes d'Ile-de-France -le président de l'Assemblée et député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, la maire de Paris Anne Hidalgo, le président de la région Ile- de-France Jean-Paul Huchon- avaient appelé ensemble dimanche 13 juillet, le gouvernement à ne pas s'opposer au compromis élaboré par la commission des Finances. Ils n'ont pas été entendus.