La maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), et l'ancienne première dame, Valérie Trierweiler, ont inauguré lundi à Paris une exposition éphémère rappelant le sort des 220 jeunes filles enlevées le 14 avril par le groupe islamiste Boko Haram, "pour faire en sorte qu'on n'oublie pas".
Montée "en une semaine", selon Valérie Trierweiler qui en est à l'initiative, l'exposition "Bring Back Our Girls" prend la forme de 220 silhouettes, comportant chacune le prénom d'une jeune fille enlevée, reliées par des chaînes.
Elle se tiendra sur la place de la République pendant un mois, avant peut-être de "se poursuivre dans d'autres capitales", espère Mme Trierweiler.
"Bien sûr, il y a mille causes à défendre, il y a des Français qui ont été victimes (...) des enfants de Gaza, des enfants d'Israël, des enfants de Syrie dans le monde entier qui souffrent. Mais il y a 220 jeunes filles dont on est sans nouvelles et aujourd'hui elles sont en train de tomber dans l'oubli et l'indifférence", a déclaré Mme Trierweiler, après une brève déambulation entre les silhouettes.
"Ces jeunes filles sont aujourd'hui un symbole, elles sont le symbole de l'oppression des femmes dans le monde. Elles ont été enlevées simplement parce qu'elles allaient à l'école. C'est contre cela que nous devons lutter", a-t-elle ajouté.
"Nous sommes ici pour dire que nous ne pouvons pas oublier et que nous n'oublierons pas. J'ai conscience, en étant une femme maire de Paris, d'avoir aussi une voix qui doit porter sur ce sujet là (...) et je prends ma responsabilité en me joignant à cette initiative portée par Valérie Trierweiler (...) pour faire en sorte qu'on n'oublie pas", a dit la maire de Paris.
"La force de mobilisation des opinions publiques est un élément très important pour lutter contre l'oubli, et je dis à toutes ces jeunes femmes qu'elles sont ici non seulement dans nos coeurs, mais au coeur de Paris", a encore dit la maire, s'adressant à la foule depuis l'estrade où sont installées les silhouettes.
Interrogée par la presse, Mme Trierweiler a regretté l'inaction du gouvernement nigérian. "Malheureusement on n'a pas l'impression qu'il se passe quelque chose là-bas". Elle a dit son souhait de "sensibiliser l'opinion publique", pour inciter la communauté internationale à agir. L'ancienne compagne du président de la République a précisé aux nombreux journalistes présents avoir demandé "il y a un mois" un visa pour le Nigeria "en tant que journaliste", sans l'avoir obtenu.
L'exposition a été organisée avec le soutien des fondations Elle, Raja et Kering, et de la chaîne de télévision Numéro 23.
Une minute de silence en hommage aux victimes du vol d'Air Algérie 5017 a été observée avant les prises de parole, à la demande d'Anne Hidalgo.