Vol inédit de cocaïne au "36" : ce que l’on sait du brigadier arrêté

Fin du suspense et enquête éclair : un brigadier de police a été interpellé samedi, soupçonné d'avoir volé une quantité inédite de 52 kg de cocaïne au 36 Quai des Orfèvres, siège de la police judiciaire (PJ) parisienne. Au fil de l'enquête, le profil de ce gardien de la paix se précise.

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Cet homme de 34 ans affecté à la brigade des stupéfiants depuis plusieurs années, et dont le profil de "ripou" qui se dessine intrigue, a été interpellé à la mi-journée sur son lieu de vacances vers Perpignan. Il a été aussitôt placé en garde à vue et entendu par les enquêteurs de "la police des polices" (l'Inspection générale de la police nationale, IGPN).

'Beau gosse passe-muraille'

Le suspect, "beau gosse", est considéré comme "quelqu'un de confiance", plutôt "passe-muraille", selon des sources policières, mais beaucoup "se posent des questions sur son attitude récente". Il serait "propriétaire de sept appartements" à Perpignan, aurait mené un train de vie qui intéresse les enquêteurs et des complicités ne sont pas exclues "voire même dans la police" mais pas au "36", assurent ces sources.
Samedi matin, quelques heures à peine avant son interpellation, il appelait encore ses collègues pour faire le point sur les dossiers en cours, selon une source policière.

La suite de l'audition du suspect à Paris devrait permettre d'en savoir plus sur ses motivations et surtout s'il a bénéficié de complicités - outre, peut-être, dans la police, de voyous et/ou trafiquants.
Des affaires "ont capoté" récemment à la brigade des Stups', disent les sources, sans lien établi avec le brigadier qui a, par ailleurs, fait toute sa scolarité à Perpignan et est marié. Il a été interpellé alors qu'il faisait ses courses.

Le ministre de l'Intérieur, évoquant "une affaire extrêmement grave", a annoncé sa suspension à titre conservatoire. "Si l'enquête devait confirmer son implication (...), je prendrai toutes les sanctions et autres dispositions nécessaires". Des perquisitions étaient menées samedi sur le lieu de villégiature du suspect, ainsi qu'à son domicile parisien, a dit la source policière.

  
Vers 19 heures, trois voitures banalisées ont quitté la PJ de Perpignan en direction de l'aéroport. Des policiers en civil ont embarqué à bord d'un bi-moteur spécialement affrété un homme en jeans et baskets, se dissimulant le visage avec un vêtement, selon des journalistes de l'AFP. Une source policière a confirmé que le suspect devait être transféré en avion à cette heure.


>>Voir le sujet d'Aude Blacher et Olivier Badin



Le « 36 » n’avait pas besoin de ça
La plupart des policiers faisaient part de leur "incrédulité" et évoquaient "un coup de tonnerre, un électrochoc si le vol est avéré". D'autant que le "36" a été secoué par un scandale il y a quelques mois avec l'inculpation de deux policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI), soupçonnés d'avoir violé une Canadienne dans leurs locaux.

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