Le parquet de Créteil a ouvert une enquête préliminaire pour "actes de cruauté sur animaux". La personne incriminée, un homme de 24 ans, est soupçonné d'avoir tué un chien pour le manger. Il a été interné depuis en hôpital psychiatrique,
Si la cynophagie –pratique de manger des chiens- est commune dans certaines parties de l’Asie, elle est plutôt mal vue en France. Un jeune cuisinier du Val-de-Marne l’a appris à ses dépens.
Comme le Parisien le raconte, le gardien d’immeuble du jeune homme découvre divers morceaux de chien dans un sac en plastique du local à poubelle en février 2013. Il se souvient alors avoir découvert un cadavre mutilé de berger allemand quelques semaines plus tôt. Cette fois, c’est un border collie noir et blanc dont il ne reste que des pattes, le tronc et une partie de la boîte crânienne. Il prévient alors les autorités.
Grâce à une puce implantée sur le chien, Stéphane Lamart, président de l'association de défense des animaux éponyme, spécialisée dans la poursuite judiciaire des violences contre les animaux, parvient à l’identifier. « J'ai été prévenu de la découverte et me suis rendu sur place, raconte-t-il. Heureusement, j'avais sur moi un appareil de lectures de puce. Une enquête digne de ce qu'on aurait pu faire pour un humain a alors démarré ».
Il contacte alors la propriétaire de l’animal, qui indique l’avoir vendu sur Internet depuis peu. Elle indique alors le numéro de téléphone et le nom du nouvel acheteur, qui, bien que faux, permettent d’identifier le jeune cuisinier. Selon Stéphane Lamart, "le jeune chien surnommé Coban a eu les oreilles arrachées, la boîte crânienne enlevée, les attaches des quatre membres sectionnées, les testicules séparés du corps..."
Les restes de la dépouille avaient été confiés à un vétérinaire, lequel avait constaté qu'ils avaient été découpés à l'aide d'une scie. Après autopsie, plusieurs éléments inquiètent les policiers. D’abord, le chien ne s’est pas vu administrer de produits médicamenteux avoir d’être découpé, ensuite que des morceaux de viande ont été prélevés et probablement consommés. « L'autopsie laisse peu de place au doute sur le but de ces découpes, commente Stéphane Lamart. Ça a été fait proprement si l'on peut dire. Quelqu'un qui s'acharne gratuitement sur un chien ne fait pas ça comme ça. »
A la suite de cette longue enquête, le jeune homme est poursuivi pour « actes de cruauté sur animal » car, bien que légalement la consommation de viande de chien ne soit pas réprimé, l’abattage d’animaux est strictement encadré et les violences gratuites pénalisées. « Une audition était prévue récemment mais son état de santé ne permet pas d'entendre le mis en cause », a indiqué le parquet de Créteil. L'association Stéphane Lamart envisage d'attaquer au civil.